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Les éoliennes flottantes d’Ideol ont le vent en poupe
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Les éoliennes flottantes d’Ideol ont le vent en poupe

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Installée à La Ciotat, Ideol se positionne comme leader de l'éolien flottant grâce à sa base en béton. Un pari fait en 2010 par Paul de la Guérivière, fondateur de la société, qui voit dans ce marché un potentiel immense, notamment en Méditerranée.

Idéol a mis au point la première éolienne en mer de France avec le démonstrateur Floaten, inauguré en octobre dernier sur la côte atlantique au Croizic — Photo : Ideol / ECN / Bouygues Travaux Publics

Sur le marché naissant de l’éolien flottant en France, Ideol a pris ses marques tout de suite avec son éolienne à base de béton. Un pari fait par Paul de la Guérivière en 2010 au moment de fonder cette société basée à La Ciotat (60 salariés, CA : 3M€). Après plusieurs années à travailler dans le développement de projet et le financement d’énergies renouvelables, notamment dans les pays émergents, l’entrepreneur voit dans l’éolien flottant un formidable potentiel. « C’est la source d’énergie la plus compétitive et la plus efficace », vante le PDG de 43 ans.

Huit ans et 35 millions d'euros levés plus tard, Ideol se positionne comme « l’un des leaders mondiaux » de ce marché, selon son PDG. Une progression impossible sans des tours de table. « C’est le seul moyen pour se développer quand on a une hypercroissance. Ça nous a permis de travailler la solution, de mettre en œuvre le démonstrateur, de nous positionner sur l’export et d’investir en R &D », détaille Paul de la Guérivière, qui rappelle qu’Ideol fait partie des sociétés françaises pressenties pour devenir une licorne. L’entreprise ciotadenne réalise la conception, la construction puis l’installation de ses éoliennes et travaille au Japon, en Californie, en Écosse et en France principalement. C’est d’ailleurs à Ideol que l’on doit le premier éolien en mer de l’Hexagone.

Ce démonstrateur, baptisé Floatgen, a été inauguré en octobre 2017 au large du Croisic (Loire-Atlantique). « Ce projet a nécessité un investissement de 25 millions d'euros, il va permettre de tester des stratégies de maintenance ou encore de connaître l’impact environnemental et sur les autres acteurs de la mer », décrypte Paul de la Guérivière. La « démonstration » devrait durer entre deux et cinq ans.

Plus de contrainte de profondeur

Une première pierre dans un marché appelé à croître. « Il y a une vraie volonté politique de développer cette filière, assure le PDG. Il ne faut pas rater le coche, on a l’opportunité de devenir les leaders mondiaux comme les Danois l’ont fait avec l’éolien posé sur fonds marins ».

À la différence de ce procédé, le flottant permet d’être plus compétitif au-delà de 40 mètres de profondeur. Des distances éloignées de la façade maritime qui permettent de profiter de plus de vent et gênent moins visuellement. Autre avantage, la structure est montée dans le port, et non directement en mer, avant d’être mise à l’eau. Des caractéristiques qui conviennent parfaitement à la Méditerranée.

« C’est un marché avec d’excellents spots au niveau mondial, on peut potentiellement fournir 3 GW avec 300 éoliennes, soit l’équivalent de deux centrales nucléaires, avec un investissement de 10 milliards d'euros », assure Paul de la Guérivière. Ideol va commencer à travailler dans cette zone grâce à un appel à projet remporté pour une ferme pilote de quatre éoliennes au large de Gruissan (Aude), la construction devrait débuter en 2020. Pour le reste, les yeux sont braqués vers le gouvernement qui étudie le marché. « On attend un appel d’offres pour des fermes commerciales en fin d’année ou début 2019 », prévient le dirigeant qui espère continuer d’avoir le vent en poupe

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