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Les boulangeries Ange s’exportent au Canada
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Les boulangeries Ange s’exportent au Canada

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Fort de plus de 100 points de vente en France, les boulangeries Ange se déploient à l'international avec une ouverture à Montréal.

« On essaie et on verra bien si ça marche. Sinon, on aura au moins tenté le coup », prévient François Bultel, fondateur et directeur général des boulangeries Ange, au sujet de l'ouverture d'un point de vente au Canada — Photo : DR

En plus de multiplier les pains, les boulangeries Ange multiplient les magasins. Pour fêter les 9 ans du réseau, François Bultel, fondateur et directeur général, s’est offert un beau cadeau avec l’ouverture à Montréal, au Canada, d'un premier point de vente à l'étranger.

« Dès le début, on espérait ouvrir plusieurs boulangeries… mais dans la région », raconte l’entrepreneur de 50 ans. Loin de l’est de la France, l’aventure a démarré à plus de 500 kilomètres au sud, à Miramas. Employé au rayon de boulangerie d’Auchan, ce « passionné du pain », comme il se décrit, décide de lancer sa propre boulangerie en s’associant avec Patricia Gaffet, sa femme, et Patrice Guillois.

Fabrication artisanale

Pour se démarquer, François Bultel veut proposer un pain ayant la qualité de l’artisanat et vendu avec les moyens de promotion que l’on trouve habituellement dans la grande distribution. Le 8 décembre 2008, la première boulangerie Ange est née. Dans les faits, cela donne une fabrication du pain à la vue des clients dans les boulangeries, un service individuel et l’utilisation d’une farine CRC (pour Culture Raisonnée Contrôlée) qui garantit des céréales cultivées avec un faible impact sur la biodiversité et sans utilisation d’insecticides.

Quant aux codes de la grande distribution, ils se retrouvent dans l’utilisation de cartes fidélités, de prix dégressifs, d’une application mobile pour commander en avance, mais aussi dans la taille des boulangeries, volontairement grandes et avec parking. À cela, s’ajoute une dimension citoyenne. « 50 % de la farine vient de producteurs à qui nous garantissons des prix sur le blé pour trois ans », détaille François Bultel.

De trois à 14 000 personnes

La recette prend, puisque le succès est rapidement au rendez-vous. Dès l’année suivante, un deuxième point de vente ouvre à Istres, puis un troisième à Fos-sur-Mer. En plus des baguettes, la restauration rapide prend son envol, il est également possible de prendre un café en profitant du wifi dans un espace dédié. Des offres adaptées à la clientèle visée : des actifs vivant ou travaillant en périphérie des villes. Les ouvertures se font au gré des opportunités… et des coups de téléphone d’anciens camarades de promo. « Ce sont des amis de mon école d’ingénieurs en agriculture qui me proposent d’ouvrir des franchises », se félicite François Bultel, heureux d’associer « histoire de copain » et succès commercial.

Les nouveaux points de vente obligent les trois associés à repenser l’organisation du réseau. « On a démarré tout seul, c’était beaucoup de boulot au début, mais c’est le jeu, se souvient le fondateur du réseau. Aujourd’hui, 40 personnes travaillent au siège ». Au total, ce sont 1 400 personnes qui sont employées par Ange, les trois quarts des boutiques sont des franchises et le réseau génère un chiffre d’affaires de 103 M€. Les nouveaux points de vente obligent les trois associés à repenser l’organisation du réseau. « Le plus dur, c’est de passer de la quatrième boulangerie à la vingtième, parce qu’il faut construire un vrai cadre juridique et administratif », explique François Bultel.

Une première boulangerie à l’étranger

Pour 2018, la société a vu encore plus grand avec 18 ouvertures sur les six premiers mois de l’année, dont le point de vente à Montréal. « On a choisi cette ville et ce pays parce que l’on a tout là-bas, y compris la farine CRC », justifie François Bultel. Cette boulangerie sera la première du réseau à l’étranger. « On essaie et on verra bien si ça marche. Sinon, on aura au moins tenté le coup », prévient le directeur général.

Autre gros changement, le déménagement du siège social d’Istres à Aix-en-Provence, pour passer d’une surface de 200 à 6 000 m2. Le lieu doit également accueillir une boulangerie pilote et une école. Ces équipements sont destinés aux salariés d’Ange, pour permettre de les former durant sept semaines à la méthode du réseau. « Pour l’instant, c’est un travail en interne avec, pourquoi pas, la possibilité de l’étendre dans le futur à des étudiants qui obtiendraient un vrai diplôme », s’avance François Bultel. Il ne manque plus que le permis de construire pour commencer le chantier. De quoi offrir un très beau cadeau pour les 10 ans de l’entreprise.

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