« Nous travaillons sur un produit traditionnel, le savon de Marseille, mais Rampal Latour n’a jamais cessé d’innover au fil de ses 190 années d’existence », scande Jean-Louis Plot, qui a repris l’entreprise familiale de Salon-de-Provence en 2004. Elle compte aujourd’hui une quarantaine de salariés pour 5,5 M€ de chiffre d’affaires (contre moins d'un million d'euros en 2004). « Le procédé de fabrication du savon de Marseille a évolué depuis Colbert. Il s’est naturellement transformé au fil des années. Le savoir-faire évolue », poursuit-il.
Respect de la tradition
Pour le dirigeant, trois critères demeurent toutefois essentiels à la fabrication d’un véritable savon de Marseille : les matières premières - qui doivent se limiter à de l’huile végétale, de la soude, du sel et de l’eau -, la fabrication au chaudron et le respect des cinq étapes clés du process. Le savon ne doit également comporter ni parfums, ni colorants. Des étapes que le film en réalité augmentée réalisé pour l’anniversaire de l’entreprise permet de découvrir en une plongée en 3D, casque sur les yeux. « Le film sera visible à l’Office de tourisme et dans le hall de la mairie de Salon », précise le dirigeant. En 2016, l’entreprise, trop à l’étroit dans ses installations historiques du centre-ville de Salon, a construit une nouvelle usine de 2 500 m², en périphérie, dans le parc d'activités de La Crau.
Un procédé de fabrication plus "vert"
« Cette nouvelle installation nous a permis de repartir d’une feuille blanche et de repenser toute la fabrication. Nous avons travaillé sur le procédé avec deux ingénieurs de l’Institut français du pétrole spécialistes des biocarburants et apporté des améliorations conséquentes au produit », détaille Jean-Louis Plot. Ainsi, chez Rampal Latour, une partie de la glycérine naturellement générée par le processus de fabrication demeure désormais dans le savon, le rendant davantage hypoallergénique. « La glycérine a d'importantes vertus d'hydratation et de protection de la peau. Notre savon est ainsi trente fois moins desséchant. Et notre fabrication nécessite sept fois moins d’énergie par tonne de savon et quatre fois moins d’eau. En faisant évoluer la tradition, nous réalisons des actions positives pour l’environnement et les utilisateurs », explique-t-il. Deux brevets ont ainsi été déposés. « Au-delà du produit, cette démarche est importante pour le sens que nous voulons donner à notre action. Nos produits portent nos valeurs et être une solution pour les personnes qui ont des problèmes de peau par exemple. »
Rampal Latour propose 130 références, dont un tiers en savon de Marseille traditionnel . La distribution se fait au travers de six magasins en propre que l’entreprise a installé à Salon, Aix-en-Provence, Lyon, au sein du village de marques de Miramas, et dans le réseau des magasins bio. « Un tiers de notre chiffre d’affaires est par ailleurs aujourd’hui réalisé à l’export. Nous sommes présents dans une vingtaine de pays et quatre continents ». Le grand export,Taïwan, la Corée du Sud, le Japon font ainsi partie des marchés où Rampal Latour s’est positionné durant ses dix dernières années.
