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Le centre commercial « Prado » ouvre ses portes
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Le centre commercial « Prado » ouvre ses portes

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Alors que le nouveau centre commercial du Prado est officiellement ouvert depuis ce jeudi, son ouverture le dimanche est toujours conditionnée à la validation de la préfecture. Les commerçants du centre-ville, eux, grincent des dents.

Le centre commercial du Prado, inauguré le 28 mars 2018, compte une quarantaine d'enseigne reparties sur 4 niveaux en plus du rez-de-chaussée — Photo : Rémi Baldy/Le Journal des Entreprises

Des confettis, un DJ, un cocktail et des blogueurs influents au milieu d’un parterre d’élus ou de VIP, l’inauguration du centre commercial « Prado » s’est faite en grande pompe mercredi soir. Installé au pied du stade Orange Vélodrome, sur le boulevard Michelet, le « Prado » représente la dernière pièce d’un puzzle entamé il y a sept ans avec la rénovation de la mythique enceinte sportive et devant mener à la construction d’un nouveau quartier.

De quoi offrir « un nouveau centre de vie » et « une offre commerciale entièrement renouvelée », se félicite Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille. Pour le locataire de l’hôtel de ville depuis 1995, « ce secteur manquait jusqu’à présent d’une offre commerciale de haute qualité ». La clientèle visée est effectivement plutôt haut de gamme si l’on en juge aux boutiques présentes (Tesla, Repetto, Comptoir des Cotonniers…).

Le « Prado » fait de l’ombre au centre-ville

La galerie marchande s’étend sur 23 000m2 avec une quarantaine d’enseignes reparties sur 4 étages en plus du rez-de-chaussée. Un projet qui a avant tout voulu être beau, en témoigne la canopée de 4300m2 permettant à la lumière d’habiller les lieux. Un endroit lumineux qui met dans l'ombre le centre-ville, où les commerçants grincent des dents. « Les critiques je les attends », assure Jean-Claude Gaudin. Ce qui n’a pas empêché la municipalité de voter en janvier l’extension de la zone touristique, qui permet l’ouverture des commerces le dimanche, englobant le « Prado » sans consulter les commerçants du centre.

Si la décision doit encore être validée par la préfecture, Johan Bencivenga, président de l’union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13), dénonce « une aberration » regrettant que le centre-ville ne soit pas redynamisé en priorité. « Créons les conditions pour que l'ouverture dominicale soit une réussite. La décision unilatérale de la ville d'étendre la Zone Touristique Internationale met en danger l'attractivité de notre ville », renchérit Alain Gargani, président de la CPME13.

A 7 stations de métro des « Terrasses du Port »

Une position surprenante quand l’on sait que 95% des 4000 commerçants du centre-ville gardent leur rideau baissé le dimanche. La faute à des conditions (tarif des parkings, transports en commun, propreté…) qui ne créent pas une zone de chalandise selon les syndicats qui restent sur leur faim depuis l’annonce par la mairie et la métropole en fin d’année dernière du plan « ambition centre-ville » pour donner un second souffle le cœur de Marseille.

D’autant plus que des marques sont venues s’installer au « Prado » au détriment de leurs boutiques dans le centre, à l’image des historiques Galeries Lafayette de la rue Saint-Ferréol. Un coup dur qui vient trois ans et demi après l’arrivée d’un autre centre commercial ouvert le dimanche, les « Terrasses du Port » situé à 7 stations de métro du « Prado ». A l’époque, l’inauguration s’était déjà faite sous les confettis et le mécontentement des commerçants du centre-ville.

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