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Jean-Jacques Bréban voit la vie en rosé
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Jean-Jacques Bréban voit la vie en rosé

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Jean-Jacques Bréban vient de fêter les 70 ans de l’entreprise familiale Les Vins Bréban, à Brignoles (Var), qu’il transmet petit à petit à ses enfants. Cet été, il a aussi signé pour trois nouvelles années à la présidence du Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence. Avec ses enfants, avec ses pairs, l'homme veut continuer d’engranger les réussites.

Laurent Bréban, directeur commercial, et Julie Bréban, directrice administrative financière, incarnent la troisième génération et travaillent aujourd’hui aux côtés de leur père, Jean-Jacques Bréban, PDG de l’entreprise familiale. — Photo : Olivier Lafon

L’amour de la famille et de sa ville Brignoles, la fidélité au vin rosé de Provence, l’envie d’ailleurs, l’investissement dans les organisations collectives… Jean-Jacques Bréban incarne un peu tout cela à la fois. Deuxième génération à la tête de l’entreprise familiale éponyme de négoce de vins rosés de Provence, il vient d’en fêter les 70 ans et se dit aujourd’hui « fier » de transmettre l’entreprise de ses parents à ses enfants. « Avec ma famille nous montrons qu’il est possible de transmettre un savoir-faire, un savoir-être, tout en s’adaptant à son temps et à son marché », confie le dirigeant.

Le négociant de la place

L’entreprise a bien changé en sept décennies et surtout depuis 1968, année de la prise des commandes par Jean-Jacques Bréban. Avec lui, l’entreprise va s’agrandir, se moderniser, la logistique s'automatiser et ses salariés - aujourd’hui 30 - vont gagner en compétences. La société va diversifier sa palette de produits pour proposer non seulement le mousseux qui a fait la renommée des Vins Bréban, mais aussi du vin rosé, devenu depuis une véritable mode. « On parle souvent de Brad Pitt (qui possède le domaine de Miraval, à Correns, NDLR) et consorts mais le rosé, c’est aussi une kyrielle d’entreprises comme la mienne qui y ont cru depuis le début », défend Jean-Jacques Bréban.

À partir des années 2000, la consommation de rosé s’envole - elle a triplé en vingt ans, et Les Vins Bréban aussi. La société réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, dont 45 % à l’export. Elle met 8 millions de bouteilles sur le marché chaque année, devenant « le négociant de la place varoise ».

"Monsieur Export"

Porté par des envies d’ailleurs, Jean-Jacques Bréban a parcouru le globe pour vendre ses bouteilles, pour promouvoir le rosé de Provence aussi. Et aujourd’hui, il a le regard tourné vers le Brésil, le Mexique, l’Australie et l’Asie. « Il n’est pas question de lâcher le marché français, car j’ai toujours considéré qu’il fallait déjà être fort chez soi. Mais nos produits sont désormais bien adaptés aux nouveaux consommateurs de par le monde. »

L’international, c’est un peu son dada… À la CCI du Var, à l’Union patronale, il a été "Monsieur Export". Au Comité Interprofessionnel des Vins de Provence, l’export fait partie intégrante des missions de la présidence, qu’il occupe pour un troisième mandat depuis cet été. Il veut y travailler trois axes : le leadership à l’export (« nous avons convaincu des importateurs aux quatre coins du monde, à nous de les conserver en développant notre notoriété »), la préservation des terres viticoles de la pression foncière (« le centre Var a tout pour être la première grande région viticole de France ») et la transition écologique.

« S’engager pour l’économie locale permet de casser la solitude du chef d’entreprise », estime Jean-Jacques Bréban. Un engagement qui bénéficie aussi à son entreprise : « Si nous avons connu l’essor qui fût le nôtre, c’est aussi parce que d’autres chefs d’entreprise ont, avec moi, donné de leur temps et de leur énergie dans ces instances. Ensemble, nous nous sommes imposés par notre travail, notre relationnel et par la qualité. »

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