Vingt millions d’euros. C'est la plus importante levée de fonds pour une Fintech française depuis deux ans. La start-up Linxo, basée à Aix-en-Provence, et créée en 2010 par Hugues Pisapia et Bruno Van Haetsdaele vient de réussir un nouveau tour de table impressionnant auprès de ses investisseurs historiques, le Crédit Mutuel Arkéa et le Crédit Agricole, et d’un nouvel entrant, la MAIF, qui avait déjà collaboré avec Linxo pour le lancement de son service digital et mobile, baptisé Nestor, en 2016.
Les 20 millions d’euros vont permettre à l’entreprise de changer de braquet. « Avec cette levée de fonds, nous changeons totalement d’échelle. Elle va nous permettre d’accélérer. C’est maintenant que les usages se développent et que les opportunités apparaissent. Nous allons notamment travailler à l’internationalisation de notre concept. Cette somme permet à Linxo de se développer de façon indépendante », confie Hugues Pisapia.
1,4 million d'utilisateurs
Linxo a conçu une application mobile qui permet à l’utilisateur de regrouper tous ses comptes bancaires, même s'ils ne sont pas dans la même banque, dans une même interface totalement sécurisée. Linxo gère les comptes issus de 144 établissements bancaires. L’application se connecte tout simplement pour le compte de l’utilisateur.
Plus de 1,4 million de personnes ont d’ores et déjà utilisé Linxo. Si, pour l’instant, l’utilisateur peut consulter ses comptes via Linxo, il est encore contraint de retourner sur le site des banques pour virer des sommes de compte à compte. « Dès janvier 2018, nous proposerons ce service. Il sera donc possible de gérer l’intégralité de ses comptes via une seule interface, Linxo. Les banques, qui souhaitent garder leur contact avec leurs clients vont petit à petit se tourner vers ce service ».
Du BtoC au BtoB…
L’entreprise, qui compte 52 salariés, mise en effet non seulement sur un développement lié au BtoC, mais également sur le BtoB. « Nous proposons notre application en marque blanche à des banques. En 2016, nous avons travaillé avec HSBC, la Bred, Fortuneo, BforBank et la MAIF. Comme le projet mené avec l’assurance mutualiste devenait stratégique, la MAIF a proposé d’entrer dans notre capital », confie le dirigeant, qui, s’il se refuse à communiquer son chiffre d’affaires, précise que ce dernier a triplé en 2016 et que l’entreprise est sur une croissance de plus de 100%.
Les 20 millions d’euros vont permettre de communiquer et de réaliser l’adaptation de l’application aux spécificités de chaque pays. « Nous pouvons maintenant réellement développer une stratégie de conquête. Avec ce montant, notre plan de développement nous conduit à la rentabilité. Linxo doit devenir l’une des deux applications utilisées pour accéder à ses comptes. Nous souhaitons devenir un assistant financier augmenté en amenant simplicité et intelligence. Nous proposons déjà des services prévisionnels qui informent l’utilisateur par notification sur ses risques de découvert. Nous créons vraiment de la valeur pour l’utilisateur », conclut le dirigeant.
