David Simplot (Inria Sophia Antipolis) : « Le but d’un institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle, c’est l’attractivité »
Interview # Innovation

David Simplot (Inria Sophia Antipolis) : « Le but d’un institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle, c’est l’attractivité »

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Présélectionné aux côtés de Grenoble, Paris et Toulouse, Nice-Sophia Antipolis a finalement jusqu’au 19 février pour déposer son dossier définitif de candidature à l’obtention du label 3IA (pour Institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle). Le programme est doté d’une enveloppe globale de 100 millions d’euros sur 4 ans. David Simplot est directeur de l’Inria Sophia Antipolis, qui porte le projet azuréen en association avec l’Université Côte d’Azur et le CNRS. Il nous explique l’impact que doit avoir ce label sur le tissu économique et les entreprises locales.

Pour David Simplot, directeur du centre de recherche de l'Inria Sophia Antipolis, le soutien des entreprises à la candidature de Nice-Sophia Antipolis pour l'obtention du label Institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle (3IA) a été « primordial » — Photo : DR

Le Journal des Entreprises : A quoi doit servir cet Institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle (3IA) ?

David Simplot : Le but d'un 3IA, c'est l'attractivité : attirer et garder les meilleurs dans le secteur de l'intelligence artificielle. Si nous ne sommes pas labellisés, ce sera plus dur. Si nous avons le “drapeau 3IA“ nous aurons un avantage, nous serons plus visibles.

L’environnement ici est exceptionnel avec un millier de créations d’emplois dans la technopole de Sophia Antipolis chaque année, majoritairement dans le numérique et avec des grands du secteur. Mais ce n'est pas forcément l'image que l’on a depuis Paris ! La Région Sud - Provence-Alpes-Côte d'Azur est la 2e région en pourcentage d'emplois dans le numérique, à égalité avec Auvergne-Rhône-Alpes. Ce n'est pas une évidence pour tout le monde.

Que peuvent attendre les entreprises de la Côte d’Azur de cet institut 3IA ?

D. S. : C’est très important pour elles, car c’est un symbole du dynamisme du territoire. C’est aussi important pour leur propre stratégie. Et puis, l’autre but de cette labellisation est la formation, à savoir doubler le nombre de diplômés en intelligence artificielle. Nous voulons former jusqu'au doctorat pour que ces docteurs-là aillent dans les entreprises. Il faut que la recherche faite dans ce 3IA bénéficie aux entreprises et crée de l'innovation et de la compétitivité. Cela peut être un catalyseur.

Quelle a été l’implication des entreprises dans ce dossier ?

D. S. :
Leur mobilisation m’a vraiment étonné ! Ce sont elles qui sont venues nous voir pour contribuer au projet 3IA. Leur soutien a été primordial, comme cela l’avait été pour le label IDEX. Une cinquantaine d’entre elles nous ont envoyé une lettre pour marquer officiellement leur implication dans cette candidature : Amadeus (premier fournisseur mondial de solutions technologiques pour l’industrie du voyage avec plus de 4 800 personnes au centre R&D de Sophia, NDLR), Qwant, SAP, Renault Software Lab, Therapixel, NXP, Arm, Accenture, Air France, Hitachi, Median Technology, Bosch, IBM, Air France, Orange, Thales, ou encore des start-up comme MyDataModel ou Ellcie-Healthy.

Nice-Sophia Antipolis travaillera sur des applications liées à la santé et au développement des territoires. Pourquoi ce choix ?

D. S. : Nous avions huit thématiques sur la table. Nous avons identifié ce en quoi nous étions bons, quels étaient les besoins de nos entreprises et les priorités des collectivités territoriales. Au croisement de tout cela, nous avons donc la santé et la biologie numérique, ainsi que les « smart territoires » qui englobent la smart city et la voiture autonome. C’est cohérent !

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