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Comment Team Côte d'Azur s'empare du cas Galderma
Interview Sophia Antipolis # Santé # Ressources humaines

Philippe Servetti Philippe Servetti Comment Team Côte d'Azur s'empare du cas Galderma

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La décision du groupe de dermatologie suisse de supprimer 400 postes sur son plus important centre de R&D met à l'épreuve la capacité de rebond de Sophia Antipolis. Comment les acteurs économiques locaux en général, et l'agence de développement Team Côte d'Azur en particulier, vont-ils relever le défi ? Eléments de réponse avec son directeur général par intérim, Philippe Servetti.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Galderma tousse et supprime 400 postes sur 550 sur son site de recherche azuréen. Sophia Antipolis va-t-elle s'enrhumer ?

Philippe Servetti : On l'a vu ces dernières années avec Texas Instruments, Samsung et plus récemment Intel, Sophia Antipolis fait preuve d'une capacité de rebond qui doit nous rendre optimiste pour la suite. Certes, la décision de Galderma a surpris, notamment par son impact important en termes d'emplois. Ceci dit, les compétences très techniques en dermatologie laissées à disposition peuvent intéresser d'autres sociétés et déboucher par exemple sur le rachat d'une business unit complète comme cela a été le cas avec les équipes d'Intel rachetées cet été par Renault. C'est ce à quoi Team Côte d'Azur, en collaboration avec les autres acteurs du territoire (Casa, CCI...), va s'atteler.

Comment allez-vous procéder ?

P.S. : y a la partie légale, entre Galderma et l'Etat. Et puis il y a la nôtre qui consiste, dans un premier temps, à cartographier les compétences sur site. Pour ce faire, nous devons travailler main dans la main avec les équipes concernées. Car il ne s'agit pas d'un simple inventaire de CV mais d'une analyse précise des domaines de compétence disponibles qu'il s'agira ensuite de marketer puis de présenter à nos prospects éventuels. Nous sommes, à cet égard, dans une approche chirurgicale des sociétés potentiellement intéressées, qui peuvent être des sociétés déjà au portefeuille de Team ou des partenaires, voire même des compétiteurs de Galderma.

Le cas Galderma diffère pourtant des exemples précédents, ces derniers étant positionnés sur le secteur IT, point historiquement fort de la technopole. Ce qui n'est pas le cas du groupe Suisse...

P.S. : C'est en effet la difficulté principale de ce dossier. Il y a sur le territoire moins d'entreprises présentes sur le secteur des sciences de la vie, ce qui impactera sa capacité à absorber les compétences laissées disponibles. Mais, je suis un éternel optimiste. Sophia Antipolis n'a certes pas la puissance qu'ont d'autres territoires sur ce domaine, mais ce n'est pas un désert non plus. Et puis notre travail ne consiste pas qu'à capter des projets externes, nous allons aussi, avec le cabinet de revitalisation qui va être nommé, accompagner les éventuels projets de spin-off.

Quid du site (20.000 m²), propriété de Galderma ?

P.S. : L'atterrissage prévu de Galderma est de 150 postes, ce qui ne correspond évidemment pas à un site conçu pour 600 personnes. Nous allons donc traiter ce sujet au même titre que les autres en travaillant intelligemment avec l'Etat et Galderma pour trouver une solution. C'est un site dédié à la santé, une offre assez rare dans les Alpes-Maritimes, ce qui en fait un facteur d'attractivité certain.

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