Rien ne prédestinait la petite agence d'architecture créée en 2005 à Bandol, dans le Var, à imaginer la nouvelle piste du mythique circuit Paul-Ricard, installé sur le plateau de Signes, qui va renouer avec la compétition en accueillant, du 22 au 24 juin, le Grand Prix de France de Formule 1. « Quand j’ai créé mon agence, après avoir travaillé chez Rudy Riciotti à Bandol, je me suis lancé sur des opérations classiques, notamment des villas pour les particuliers… Et puis, fin 2008, nous avons été contactés pour intervenir pour la création de l’hôtel qui jouxte le circuit Paul-Ricard », raconte Thierry Lombardi, qui codirige avec son épouse Pascale Bartoli le cabinet Architecture 54, installé à Marseille.
A partir de cette date, les choses s’enchaînent. Le circuit change de main, rouvre au public et ambitionne de faire revenir la compétition de haut niveau. « Un peu par hasard nous avons ensuite participé à la création d’une tribune sur la ligne droite. Il ne s’agissait pas d'une prouesse architecturale, mais nous avons su être à la hauteur des engagements. Nous avons relevé ce challenge dans des délais courts », souligne l'architecte. Il poursuit : « A partir de cette date, nous sommes intervenus pour de multiples petits travaux liés à l’aménagement du circuit, notamment beaucoup de plans d’homologation. Depuis 2009, nous sommes dans une démarche d’accompagnement, dans une mission de conseil dédiée ».
Peu d'entreprises concurrentes
Suivent ensuite l’extension des stands, puis la création d’un bâtiment de 1 000 m² jusqu’en 2010. A cette date, l’agence s’engage dans la conception d’une piste école dédiée à la formation. « Nous n’avions aucune compétence dans ce domaine, mais le travail d’architecte nécessite toujours de faire la synthèse de multiples informations et contraintes. Nous avons cherché à comprendre l’usage et à le traduire techniquement. Nous avons notamment travaillé en partenariat avec les équipes de la société Oreca », décrit Thierry Lombardi.
En 2010, Architecture 54 a livré 1,6 km de pistes avec un bâtiment dédié. L'architecte explique : « Je me suis alors rendu compte que le savoir-faire dans la conception de circuits repose sur à peine quatre ou cinq sociétés dans le monde. Il y a pourtant une vraie demande. En France, il existe ainsi cinquante circuits, qui ont des besoins d’entretien, d’homologation… ».
Circuits moto et auto
Actuellement, 50 % du chiffre d’affaires de l’agence Architecture 54, qui regroupe 7 salariés, repose sur les sports mécaniques. En 2014, la petite structure a pris en charge le déplacement du circuit moto Carole, en région parisienne. « Nous avons livré l’avant-projet il y a un an et demi et le déménagement devrait avoir prochainement lieu. »
En 2017, la direction du circuit Paul-Ricard envisage de refaire à neuf les enrobés de la piste. A cette occasion, il est décidé de modifier quelques virages afin de créer des zones à fort potentiel de spectacle, où les voitures peuvent se doubler. « Très peu de circuits de F1 permettent le dépassement. Nous avons donc analysé les circuits existants et redessiné les virages du circuit du Castellet. »
