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Burn-out du dirigeant : « Tout a explosé d’un coup ! »
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Burn-out du dirigeant : « Tout a explosé d’un coup ! »

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Damien Bini a 43 ans. Au début des années 2000, il est entrepreneur en solo dans le secteur du textile et de la mode. Une activité intense qu’il exerce avec succès. Jusqu'à ce que tout bascule. Il raconte ce burn-out dont il est parvenu à sorti grandi.

— Photo : Franck Follet

« Énormément de travail, beaucoup de chiffre d’affaires, des impératifs de mobilité dans tout le Sud-Est, de temps de travail jour et nuit, une pression financière, des demandes de résultats et un conflit avec un fournisseur qui va tout déclencher. » Entrepreneur dans le secteur du textile et de la mode, originaire de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), Damien Bini doit alors faire face à de multiples complications administratives et juridiques qui le conduiront à la liquidation judiciaire et à une tentative de suicide.

« J’avais une belle vie, une vie de famille, une vie sociale. Quand tout va bien, on accepte d’être en sur-régime », analyse-t-il. « Quand les problèmes, administratifs, financiers ou humains, surviennent, ça change tout. Ça a été le début de la dégringolade. J’avais des pressions de toutes parts. J’ai voulu me pendre. La vie a fait que je ne l’ai pas fait, au dernier moment. » Le burn-out lui est une notion alors complètement inconnue. « Tout a explosé d’un coup. On m’avait dit que je changeais de comportement, mais pour moi les gens ne comprenaient pas ce que j’étais en train de vivre. »

« Surtout, ne restez pas isolé »

Damien Bini parvient à rebondir, à la fois humainement et professionnellement. « Quand j’ai décidé de sortir de cette espèce de toboggan, j’ai relancé une affaire et regagné de l’argent avec d’autres fournisseurs. Mais en 2014, je revis la même chose ! Je perds 150 000 euros. Cette fois-ci, j’ai de l’expérience. »

Endurci, il cherche alors de l’aide et découvre l’association Stop Burn-Out, à Nice. « J’y ai trouvé une écoute immédiate. On m’a dit : "Oui c’est normal, ça arrive. Non, ce n’est pas anodin." Ça change tout ! On se dit qu’on n’est plus seul. On peut commencer à cheminer. C’est le conseil que je donnerais : ne surtout pas rester isolé, trouver un interlocuteur, un médecin, un psychiatre. Il faut oser en parler et c’est le plus difficile. Il y a la honte. Quand on a un statut social, on ne peut pas montrer ce visage-là. »

Pour lui, lutter contre le burn-out passe par la prévention et l’information auprès de publics potentiellement sensibles. Aujourd’hui, Damien Bini vit toujours du RSA mais il se reconstruit, auprès d’un entourage plus solide. Il s’est lancé dans l’économie sociale et solidaire et porte un projet orienté vers l’accompagnement de coopératives d’habitat.

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