L'industrie se porte bien sur la Côte d'Azur. Il n'y a pas que les entreprises du pôle grassois qui le prouvent. A Gilette, La Mesta affiche pour la troisième année consécutive une croissance à deux chiffres, +30 % en 2015 avec un chiffre d'affaires de 18 M€. Et ce spécialiste de la chimie fine continue d'étoffer ses effectifs, une dizaine de recrutements est au programme pour 2016. « Nous nous sommes engagés depuis une dizaine d'années dans une stratégie de différenciation pour lutter contre la concurrence des pays à bas coût de main-d'oeuvre en misant sur la technologie et la R&D », explique Pierre Giuliano, directeur du site. L'acquisition de l'entreprise, en 2013, par le groupe familial Yriel, présidé par Emmanuel Alvés, a conforté cette stratégie.
1,8 M€ d'investissement
Spécialiste de la chimie fine de synthèse, La Mesta a mis au point une technologie (Le Raptor) qui s'appuie sur la miniaturisation et l'intensification des procédés pour une production en continue, et non par lots. Une solution adaptée pour les industries, comme la pharmacie ou les arômes, qui travaillent sur de petites quantités de produits. Concrètement, il s'agit de remplacer de grosses cuves par de petits réacteurs qui fonctionnent en continu avec plusieurs avantages. « On utilise moins de matière et de solvants, ce qui diminue les déchets et réduit les besoins en énergie. Tout ceci contribue à limiter l'empreinte environnementale et les risques de manipulation », indique Pierre Giuliano. 10% du chiffre d'affaires de La Mesta est lié à cette chimie fine de synthèse en continu et l'objectif est d'atteindre les 20%. D'où le reconditionnement, en 2016, d'un atelier de l'usine qui sera dédié à ces technologies. Cela permettra de remplacer deux réacteurs traditionnels de 6.000 litres chacun. Un investissement de 1,8 M€ qui intégrera l'acquisition d'un nouveau filtre sécheur.
Dans les produits du quotidien
L'usine de Gilette, qui travaille essentiellement pour de grands groupes internationaux basés aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, profite de la tendance de ces grands donneurs d'ordres à rapatrier leur production en Europe, en partie pour des préoccupations environnementales. Un tiers de son activité relève du secteur de la pharmacie, un tiers des cosmétiques, arômes et parfums, le dernier tiers recouvre des produits variés. « Si vous faites imprimer des photos, il y a de fortes probabilités que le papier utilisé contiennent des produits fabriqués par La Mesta. Même chose pour des corn flakes, des boissons allégées, sans parler de certains médicaments comme ceux qui traitent le mal des transports », détaille Pierre Giuliano.
S'ouvrir vers l'extérieur
Malgré cette présence dans des produits du quotidien, La Mesta reste mal connue sur la Côte d'Azur. Installée depuis le début des années 70 à proximité des berges de l'Estéron, sur une zone isolée dans le prolongement de la ZI de Carros, l'usine classée Seveso s'ouvre aujourd'hui sur l'extérieur. Elle a organisé pour la première fois en 2015 une journée portes-ouvertes pour faire découvrir ses activités aux riverains. « Quelque 82 personnes travaillent dans l'entreprise, ils en sont fiers. Mieux faire connaître leurs métiers nous a semblé important », précise le directeur. En quête de compétences pointues liées à la chimie fine de synthèse, La Mesta développe également la formation en interne. « Les techniciens et ingénieurs que nous recrutons, malgré un bon niveau de formation, doivent apprendre à maîtriser nos technologies. Tout est fait pour fidéliser les équipes, nous avons un très faible turn-over ». Le bon climat social dans l'entreprise a permis de réviser en début d'année l'accord sur les 35 heures. La durée du travail n'a pas changé mais son organisation a été modifiée pour optimiser le fonctionnement en trois/huit. Réduire la pénibilité est le prochain chantier inscrit au programme d'actions 2016.
La Mesta
(Gilette) Dirigeant : Pierre Giuliano CA 2015 : 18 M€ 82 personnes Tél. : 04 92 08 53 02 pierre.giuliano @la-mesta.com
