Créée en décembre 2018, l'entreprise angevine Vanilla Bridge fabrique environ trois tonnes d’extraits de vanille par an, commercialisée essentiellement auprès de professionnels de la restauration et de l'agroalimentaire. Sa fondatrice et dirigeante, Noéline Rasoamandrary, a récemment été sélectionnée pour faire partie de la 5e édition du programme Femmes entrepreneuses d'Orange. Elle compte mettre à profit cet accompagnement pour accélérer désormais sur le plan commercial. Le chiffre d'affaires de la jeune entreprise d'actuellement trois personnes a atteint 500 000 euros en 2020, la meilleure année depuis sa création. Il a depuis légèrement baissé mais Noéline Rasoamandrary entend maintenant franchir un nouveau cap.
Après une formation de chercheuse à Shanghai et à l’École supérieure des agricultures d’Angers (ESA), la cheffe d'entreprise a mis au point sa propre méthode d’extraction de vanille, à partir de près de 500 kilos de matière première cultivée et conditionnée à Madagascar, premier pays exportateur au monde. "Le secret de fabrication réside dans la recette d’extraction réalisée avec de l’alcool de betterave, explique-t-elle. Il y a aussi une forte demande en France sur un extrait réalisé sans alcool et j’ai déjà une seconde formule qui va dans ce sens."
Clientèle professionnelle
Installée à Angers, Vanilla Bridge conditionne ses extraits selon la demande et les spécificités exigées par sa clientèle. Elle commercialise aussi de la vanille en gousses et en poudre, avec les résidus d’extraction. Elle travaille aussi bien pour des restaurateurs, des artisans cuisiniers, pâtissiers, des entreprises de l’agroalimentaire ou des magasins de produits en vrac. Elle complète son activité avec une boutique en ligne, une vente à l’atelier et dans différents salons. "Les particuliers ne représentent que 3 à 5 % du chiffre d’affaires, précise Noéline Rasoamandrary, mais c’est pour nous un moyen de communiquer et de nous faire connaître. Actuellement, 95 % de notre clientèle est en France mais nous expédions aussi pour quelques professionnels en Suisse et en Europe de l’Est." Le portefeuille de clients se développe peu à peu en France et, plus localement, l’entreprise, qui a été accompagnée entre autres par Angers Technopole et par l’incubateur de l’ESA, travaille avec plusieurs professionnels, dont le liquoriste Giffard.
Atelier de transformation
En amont de la chaîne de production, la dirigeante, elle-même d’origine malgache, travaille avec des producteurs de l’est de Madagascar, et souhaite y développer une réelle filière. "Nous travaillons avec une société locale qui coordonne le travail des producteurs et assure l’export de la vanille. L’objectif est de mettre en place un atelier là-bas pour qu’ils puissent transformer le produit et, ainsi, diminuer le nombre d’intermédiaires, appuie Noéline Rasoamandrary. À Madagascar, la vanille fait vivre environ 100 000 familles et c’est aussi cette histoire que nous vendons à nos clients, en plus de la qualité que nous voulons apporter à nos produits."