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STIF prépare son introduction en Bourse pour croître sur un nouveau marché
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STIF prépare son introduction en Bourse pour croître sur un nouveau marché

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Installée à Saint-Georges-sur-Loire, la société STIF prépare son introduction en Bourse pour juillet 2023 avec le souhait de lever environ 15 millions d’euros. Le fabricant de tôlerie industrielle pour des marchés de niche, s’attaque au secteur de la sécurité des systèmes d’énergie par batterie et ambitionne une croissance d’au moins 15 % chaque année.

José Burgos, directeur général de STIF, Manuel Burgos, président fondateur et Louis Thannberger, président d'IPO N°1 et spécialiste des introductions en Bourse des PME — Photo : Siham FERAUD

Avec son introduction en Bourse prévue pour juillet prochain sur le marché Euronext Growth, l’entreprise de Saint-Georges-sur-Loire STIF, pour Société de tôlerie industrielle française, veut atteindre une dimension supérieure. Détenue à 20 % par son président fondateur Manuel Burgos et à 70 % par son fils José, aujourd’hui directeur général, cette entreprise familiale entend le demeurer malgré l’ouverture de son capital, opération qui lui permettra de grandir sur un marché sur lequel elle a posé ses jalons en 2022 seulement, mais qui lui laisse entrevoir de belles perspectives : la sécurité des systèmes d’énergie par batterie.

"Depuis une douzaine d’années, explique Manuel Burgos, nous produisons des panneaux anti-explosion pour des installations industrielles comme des silos dans le secteur agroalimentaire. Nous fabriquons aussi depuis quelques années des valves et des clapets anti-retour, qui empêche le feu de se propager. Depuis un an, nous avons découvert un nouveau marché, celui des groupes de stockage d’énergie électrique, qu’il faut également protéger des explosions sur le même principe."

Le système développé par la PME angevine permet de réduire les effets de l’explosion en libérant le souffle à l’extérieur. Il est aujourd’hui vendu dans le monde entier et représente 30 % de l’activité de l’entreprise en France, mais 50 % de celle du groupe, STIF possédant également une unité de production en Chine d’environ 25 personnes, destinée au marché local. Avec l’ouverture aux groupes de stockage d’énergie électrique, la PME de Saint-Georges-sur-Loire ambitionne de réaliser à terme 80 % de son activité avec ses systèmes anti-explosion.

70 % à l’export

Pour accélérer et garder sa longueur d’avance, l’entreprise souhaite donc lever des fonds, en cédant entre 15 et 20 % de son capital pour une fourchette comprise entre 12 et 18 millions d’euros. La société angevine, créée en 1984, est de celles dont on parle peu : installée initialement sur un marché de niche, celui des godets pour la manutention de marchandises en vrac, à 80 % pour le secteur de l’agroalimentaire, elle fournit des fabricants d’équipements. Elle réalise environ 70 % de son activité à l’export, avec une présence dans 80 pays. Forte de 150 collaborateurs, dont 120 à Saint-Georges-sur-Loire sur un site de 13 000 mètres carrés, elle compte en plus de son unité chinoise un bureau commercial en Espagne, un autre qui assure aussi du montage de pièces en Indonésie et un à Singapour, avec un partenaire local, pour le marché asiatique. En croissance régulière, le groupe a réalisé 32 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, en hausse de 17 %. 26 millions d’euros ont été réalisés par l’unité française, qui exporte ses produits à 70 %. Au fil des ans, la société a automatisé ses process, allant jusqu’à produire près de 2 millions de pièces par an. Elle a ensuite adjoint à la fabrication de godets la fourniture des sangles pour leur installation puis la fabrication d’un autre produit, développé en interne : " Nous avons mis au point un raccord pour assembler deux tubes avec une technologie simple, ajoute José Burgos, et nous sommes aujourd’hui leaders mondiaux. " Jusqu’au lancement des éléments contre les explosions de poussières il y a une douzaine d’années, l’entreprise s’est développée dans ces deux axes, les godets d’une part et les raccords de l’autre.

Une usine aux États-Unis

Parallèlement, STIF a continuellement investi depuis sa création pour améliorer son outil industriel, et ainsi conserver son leadership mondial dans ses différentes activités. L’entreprise dispose d’un bureau d’études en interne de 6 personnes. Il y a deux ans, elle a investi près de 3 millions d’euros pour aménager son usine de Saint-Georges-sur-Loire.

José Burgos, directeur général de STIF, devant un élément anti-explosion conçu et fabriqué par STIF — Photo : Olivier Hamard

D’autres investissements, pas encore chiffrés, sont envisagés pour le développement espéré des éléments anti-explosion pour les containers de stockage d’énergie de batteries, appelés BESS (battery energy storage system). L’entreprise travaille déjà pour un client dans ce domaine et d’autres, de grands noms internationaux, l’ont approchée. "Nous répondons à toutes les normes en vigueur et nous avons un coup d’avance sur la concurrence, précise José Burgos. Le marché est colossal, il y a actuellement 75 gigawatts en installation dans le monde, les besoins sont estimés à 410 gigawatts en 2030 et 1 000 gigawatts en 2040."

"Nous répondons à toutes les normes en vigueur et nous avons un coup d’avance sur la concurrence"

Les plus importants fabricants des containers de stockage d’énergie de batterie sont actuellement en Chine, aux États-Unis et en Europe. STIF a donc prévu de servir le marché européen avec son unité de production de Saint-Georges-sur-Loire et la Chine avec son usine chinoise, qui fabrique déjà des éléments de ce type, qu’elle veut renforcer pour atteindre un effectif d’une quarantaine de collaborateurs. Pour les États-Unis, l’entreprise angevine prévoit fin 2023 le lancement d’une nouvelle unité de production au Texas, avec une quinzaine de personnes au départ, qu’elle va implanter avec un partenaire commercial qui travaille déjà avec elle. "Nous disposerons ainsi de trois piliers, précise Manuel Burgos en Europe, en Chine et aux États-Unis."

25 % de croissance par an visé

Pour financer ce développement, STIF, qui jusqu’ici a beaucoup réinvesti ses bénéfices et fait appel au cours de son histoire à des soutiens bancaires, a donc pris en début d’année 2023 la décision d’ouvrir son capital. Elle est accompagnée en cela par Louis Thannberger, président d’IPO N°1 et spécialiste des introductions en Bourse des PME : "STIF avait besoin de mettre son capital en mouvement. Cette levée va permettre de financer l’accélération, à la fois l’outil de production et le développement marketing. L’objectif est de réaliser une croissance moyenne de 25 % chaque année pour atteindre un chiffre d’affaires d’au moins 80 millions d’euros en 2027." En plus des investissements et du développement marketing, STIF prévoit de passer son actionnariat dans son unité de Singapour à 70 %, contre 51 % aujourd’hui, en rachetant 19 % des parts actuellement détenues par son partenaire local. L’entreprise compte bien d’ici quelques années réaliser 80 % de son activité avec ses produits de protection contre les explosions, en poursuivant sa croissance sur ses marchés de niches des godets et des raccords, qui devraient représenter environ 20 %.

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