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SIO investit dans son outil industriel avec l'aide du fonds de soutien aéronautique
Angers # Aéronautique

SIO investit dans son outil industriel avec l'aide du fonds de soutien aéronautique

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L’entreprise SIO, à Beaucouzé, fait partie des lauréats du fonds de soutien aéronautique et va bénéficier d’une aide pour mener à bien un projet d’extension et de modernisation de son outil. La PME, spécialisée dans les solutions de marquage et la finition de produits technique, devrait démarrer les travaux d’agrandissement l’an prochain pour un investissement total d’1,2 million d’euros.

SIO emploie au total une cinquantaine de personnes sur ses deux sites de Beaucouzé et de La Garnache, en Vendée — Photo : SIO

Pour François Dallet, le dirigeant de la société de Beaucouzé SIO (Sérigraphie Industrielle de l’Ouest), l’aide du fonds de soutien de modernisation aéronautique est la bienvenue. Sa société d’une cinquantaine de personnes, dont 12 travaillent sur un autre site à La Garnache en Vendée, près de Challans, envisageait avant la crise de réaliser un investissement conséquent. L’entreprise, spécialisée depuis 30 ans dans les solutions de marquage en peinture, gravure ou sérigraphie pour les produits techniques dans le domaine de l’aéronautique, mais aussi dans les secteurs de la cosmétique, de la parfumerie ou du médical, voulait agrandir son site de Beaucouzé, qui emploie 35 personnes, pour augmenter ses capacités et diversifier ses marchés : « Ce soutien du fonds pour l’aéronautique nous permet de réactiver un projet mûri de longue date, indique François Dallet. En mars 2020, nous étions prêts à démarrer et j’allais faire le tour des financeurs potentiels, ce qui n’aurait pas posé de problème à l’époque. Mais l’arrivée de la crise a tout mis en suspens. » Initialement, l’entreprise était partie sur un projet qu’elle estimait coûter autour de 1,7 million d’euros.

Elle a depuis réduit un peu la voilure, avec des éléments qui seront réalisés plus tard. Et l’investissement va descendre à environ 1,2 million d’euros. « À notre échelle, confie François Dallet, c’est une somme très importante pour une PME qui réalise un peu plus de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires. J’ai repris l’entreprise il y a 16 ans et c’est le plus gros investissement que nous allons réaliser. » Le fonds de soutien aéronautique, qui devrait abonder à hauteur d’environ 800 000 euros, va permettre à SIO de mener son projet à bien, et de s’ouvrir de nouvelles perspectives.

De nouveaux moyens plus modernes

Le projet de SIO ne concerne que son site de Beaucouzé. Il s’agit d’une extension de 650 mètres carrés au total sur deux niveaux, attenante au bâtiment actuel de 1 200 mètres carrés. « Nous avions acquis un terrain voisin pour déplacer notre parking et réaliser cet agrandissement, précise François Dallet. Nous allons y installer de nouveaux moyens de peinture plus modernes, avec une ligne de préparation de surfaces permettant d’éviter les solvants. Il y a aussi une forte dimension environnementale dans ce projet, qui inclut également un volet de digitalisation, de tous nos documents techniques par exemple. » Avec ce nouvel équipement, dont les travaux devraient démarrer en 2021, SIO va pouvoir continuer de se diversifier, ce que l’entreprise avait déjà commencé à faire avant la crise. Son site de Beaucouzé, qui représente les deux tiers de l’activité de l’entreprise et travaille à 60 % pour l’aéronautique, a été en effet particulièrement perturbé depuis le printemps, ce qui est moins le cas pour l’unité vendéenne. « À Beaucouzé, nous avons un niveau d’activité de 50 % par rapport à la période qui précédait la crise, indique François Dallet. À la Garnache, on atteint environ 80 % mais cette unité travaille plus dans le domaine de la cosmétique et de la parfumerie. Pour compenser la baisse d’activité à Beaucouzé et préserver les compétences, nous avons opéré des transferts de charge entre les deux sites et réduit le nombre d’intérimaires et de CDD. » L’activité de SIO est en effet inconstante depuis le début de la crise : en mars et avril elle a été assez soutenue, mais en mai et en juin, elle atteignait à peine 20 % par rapport à 2019, avant de remonter à 50 % depuis juillet. « Nous travaillons en sous-traitance de rang deux et au-delà, explique François Dallet, pour une vingtaine de clients récurrents. Or, les baisses de cadence annoncées par les avionneurs sont amplifiées dans la supply chain et il faut que tout cela soit absorbé dans le temps. On s’attend à un retour à 70 % de l’activité vers la fin du premier trimestre. »

Dans l’intervalle, SIO cherche de nouveaux clients, ce que la PME avait déjà commencé à faire avant la crise : dans les secteurs de la défense, du médical, des activités liées au luxe et même du jouet. « Ce sont à chaque fois des marchés de niches qui ont été moins impactés, indique François Dallet. Si l’activité pour l’aéronautique a beaucoup baissé, nous avons quand même la chance de résister mieux que d’autres qui sont moins diversifiés. » L’entreprise, qui affichait chaque année une croissance régulière autour de 15 %, devrait néanmoins enregistrer une baisse de 30 % de son chiffre d’affaires en 2020.

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