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Sécuritest et Auto Sécurité anticipent une baisse d’activité
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Sécuritest et Auto Sécurité anticipent une baisse d’activité

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Le 20 mai prochain, les nouvelles dispositions du contrôle technique automobile entreront en vigueur. Plus drastiques, ces règles n'inquiètent pas seulement les automobilistes mais également les deux réseaux sarthois de contrôle, Sécuritest et Auto Sécurité.

Les réseaux sarthois Sécuritest et Auto Sécurité anticipent une baisse de leur activité avec la mise en œuvre du nouveau contrôle technique automobile — Photo : Sécuritest

La mise en œuvre en mai 2018 des nouvelles règles du contrôle technique automobile ne rassure pas les professionnels du secteur. Basés au Mans, les réseaux Sécuritest et Auto Sécurité, qui font partie du groupe suisse SGS, prévoient déjà une baisse de leur activité sur les 4 ans à venir. « Nous ne sommes pas en mesure de l’estimer, mais on l’anticipe déjà puisque les véhicules neufs ne seront contrôlés qu’au bout de 4 ans », relève Laurent Palmier, président de Sécuritest. Avec son homologue Sébastien Danvel, PDG d’Auto Sécurité, il s’inquiète également d’un engorgement ces prochains mois des 1 961 centres que compte les deux réseaux en France. La raison, des automobilistes désireux d’effectuer leur contrôle technique avant l’application des nouvelles règles plus strictes et plus coûteuses. « La contre-visite ne sera plus offerte et la facture va augmenter de 15 à 20%, principalement pour des raisons de main d’œuvre », poursuit Laurent Palmier.

Métier en tension

Car les changements sont très nombreux. Les opérateurs devront en effet s’assurer de 133 points de contrôle, contre 123 en 2017, et examiner 610 défauts potentiels, contre 453 auparavant. Les 3 500 contrôleurs de Sécuritest et Auto Sécurité se sont donc formé pour répondre à ces nouvelles obligations. « C’est un changement majeur dans la profession. Ils ont dû apprendre une toute nouvelle codification. Le temps qu’ils retrouvent des automatismes, les contrôles seront donc plus long dans un premier temps. » Des salariés qui vont également monter en qualification. La nouvelle réglementation imposant que les nouvelles recrues soient au minimum dotés d’un bac professionnel contre un CAP/BEP jusqu’à présent. Avec en conséquence des salaires à l’embauche plus élevés. Un niveau d’entrée plus haut dans la profession qui inquiète, dans un contexte de tension de recrutement. « Le métier n’attire pas. La routine, la peur de la réglementation et la responsabilité n’attirent pas les candidats. Or, sur les deux réseaux, nous avons besoin de 200 contrôleurs supplémentaires dans nos centres », souligne Laurent Palmier. Le dirigeant s’inquiète également du vieillissement des gérants d’établissements de contrôle. Si l’obligation du contrôle technique en 1992 a permis de développer la profession, ces acteurs s’approchent de l’âge de la retraite et un certain nombre de centres nécessiteront dans les prochaines années la venue d’un repreneur.

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