Vous avez repris la Sofame le 30 avril dernier. Comment s'est effectué votre choix ?
C'est le hasard de la prospection. J'ai exercé des responsabilités dans des sociétés comme Arféo, Brevidex, Buronomic, toutes spécialisées dans le mobilier de bureau. Je cherchais donc une reprise d'entreprise dans un domaine BtoB, sur un secteur connexe au mobilier professionnel. La Sofame, qui produit du mobilier d'atelier, était alors à la croisée des chemins. Une partie de ses actionnaires historiques et de ses cadres dirigeants était sur le départ.
Quelle est l'organisation du capital aujourd'hui ?
Tout d'abord, il faut préciser que la Sofame a été créée en 1986 par 27 salariés qui ont repris les actifs de leur société en cessation d'activité. Cinq sont restés au capital, et trois étaient encore présents en 2015. Je détiens aujourd'hui 65 % de Moprodev, la holding de reprise. Le fonds Sodero participations est monté à hauteur de 30 % au capital. La dernière part est détenue par Pierrick Gislot qui était déjà présent en 1986.
Dans quel état avez-vous trouvé la société à la reprise ?
C'est une société qui est saine humainement et financièrement. Elle emploie 45 personnes, des gens compétents et polyvalents sur leurs postes de production. Sofame dégage du résultat et devrait finir l'exercice en cours à 8 millions d'euros. Une de ses forces, c'est son portefeuille clients qui est bien équilibré. Un tiers de l'activité s'effectue auprès de distributeurs professionnels, un autre tiers en vente directe auprès de grands comptes et le dernier par la vente à distance. J'estime le marché du mobilier d'atelier en France entre 55 et 60 millions d'euros. C'est un petit marché sur lequel la Sofame est bien placée. La concurrence se rencontre surtout sur le marché du vestiaire professionnel où nous sommes peu présents.
Quelles sont vos ambitions pour ces prochaines années ?
Une de mes priorités commerciales sera d'avoir une communication plus claire. Notre outil catalogue est complexe à utiliser ; certains clients appellent directement l'entreprise plutôt que de chercher un produit. Si on pouvait éviter de faire des devis pour des références existantes ! L'export est également un axe de développement. C'est 5 % de notre chiffre d'affaires actuellement, réalisé principalement en Suisse. On peut l'augmenter depuis la Sarthe vers la Belgique et l'Angleterre. Je compte également capitaliser sur l'existant. Nous avons des références solides pour développer le portefeuille grands comptes.
Vous avez des cibles particulières sur ce créneau ?
L'industrie du luxe est une priorité. Il y a des opportunités avec le secteur de l'horlogerie suisse. La Sofame a la capacité à traiter des demandes spécifiques de cette clientèle du luxe puisque nous sommes spécialisés dans le sur-mesure. Nous travaillons déjà avec Hermès. Nous équipons toutes leurs unités de production de maroquinerie en création ou en rénovation en France. Toujours dans le domaine des grands comptes, nous avons renouvelé un appel d'offres avec le conseil départemental des Hauts-de-Seine. Nous leur fournissons le mobilier pour l'ensemble des salles de technologie des collèges du département.
Des investissements sont-ils à l'ordre du jour ?
À court terme, non. L'outil est en état et même surcapacitaire. Les derniers grands investissements ont été réalisés en 2008, avec la construction d'un bâtiment de stockage. Il y a d'abord une reprise à digérer !
(Sargé-Lès Le Mans) Dirigeant : Philippe Crespin CA 2014 : 7 M€ 45 salariés 02 43 76 50 00 www.sofame.fr
