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Près du Mans, la nouvelle centrale d'Engie transforme les déchets de l'agroalimentaire en gaz
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Près du Mans, la nouvelle centrale d'Engie transforme les déchets de l'agroalimentaire en gaz

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Construite près du Mans, la nouvelle centrale d'Engie BiOZ peut transformer en gaz jusqu'à 36 000 tonnes de substrats organiques par an, à 62% apportés par les industries agroalimentaires locales.

Porté par Engie BiOZ, le projet de centrale biogaz a nécessité 11 millions d'euros d'investissement — Photo : Yanne Boloh

La Centrale Biogaz du Mans - Le Monné vient d'être inaugurée après 18 mois de travaux. Porté par Engie BiOZ, le projet a nécessité 11 millions d'euros d'investissement, dont une subvention gouvernementale de 521 000 € apportée par l'Ademe. Initié il y a huit ans à Allonnes, au sud de la communauté urbaine du Mans, l'infrastructure a été construite en partenariat avec 27 agriculteurs partenaires, des industries agroalimentaires, l'agglomération du Mans et le gestionnaire de réseau de gaz GRDF.

La consommation en gaz de 2 300 foyers

Entrée en fonctionnement en juillet 2021, l'unité peut produire jusqu'à 2 575 000 Normo m3 de biométhane par an, soit l'équivalent de la consommation en gaz de 2 300 foyers. Grâce à un point d'injection dans le réseau GRDF situé juste à l'orée du site, 100% de la production de la centrale est injectée dans le réseau. Construite sur une ancienne décharge, la centrale se trouve sur une importante zone industrielle et logistique (12 000 emplois), à proximité immédiate des entrepôts de Carrefour dont une cinquantaine de camions roulent au biogaz. "La consommation de biogaz pour la mobilité est une des grandes voies d'avenir de cette production, même si notre biogaz se mélange dans le réseau général, les entreprises qui le souhaitent peuvent obtenir des certificats d'origine", souligne Marine Davraiville, cheffe de projet EngieBiOZ.

Déchets agricoles et de l'agroalimentaire

La centrale peut traiter jusqu'à 36 000 tonnes par an de substrats organiques issus de l'agriculture et de l'agroalimentaire (pailles, fumiers, biodéchets de transformation des porcs, restes de repas...). Ces déchets peuvent être livrés sous forme de liquides, de solides ou de pâtes. Ils peuvent même être encore emballés, le site disposant d'une unité automatique de déconditionnement. Le choix a en effet été fait de doter la centrale de la capacité à traiter des approvisionnements très divers avec une unité d'hygiénisation des produits comportant des protéines animales. Les déchets sont introduits dans une cuve privée d'oxygène (digesteur). Après fermentation, deux produits sont disponibles : le digestat (engrais) et le biogaz qui, une fois épuré, devient le biométhane, aux mêmes propriétés que le gaz naturel.

Approvisionnement en cours de diversification

Les principaux apporteurs de substrats organiques sont ses 27 agriculteurs partenaires (qui fournissent 33% des apports sous forme d'échanges avec le digestat) et les industries agroalimentaires (62% des apports). Abattoirs et industries de la transformation et de la découpe de viandes payent pour le traitement de leurs déchets. Le solde (5%) est apporté par les collectivités ou la grande distribution.

Une part importante de l'approvisionnement de la centrale est contractualisée (sur 10 ans pour les agriculteurs, sur deux ou trois ans pour les industriels), l'unité traitant également des lots au cas par cas (marchés spot). "Nous pouvons absorber des volumes importants en les répartissant sur la quinzaine de sites, que nous possédons", souligne Clémentine Mazière, cheffe de projet Engie BiOZ. L'approvisionnement va encore se diversifier, des contacts étant en cours avec les collectivités pour le traitement des biodéchets de leurs restaurations collectives.

L'unité de Mans-Le Monné vient densifier le réseau Engie BiOZ de production de biométhane, entre celle de Coevrons (Mayenne) à l'ouest et celle du Dunois (Eure-et-Loir) à l'Est.

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