Cela fait quelques années que Dominique Philippot lorgne vers le marché médical. Repreneur en 2011 de la société MIP (Moulage Industriel de Perseigne) à La Fresnaye-sur-Chédouet, il envisage dès le début de son projet entrepreneurial de glisser ce nouveau marché. La PME de 35 salariés est en effet positionnée depuis les années 80 sur la fabrication de plateaux en plastique pour les boîtiers de CD, DVD et Blu-Ray. Un marché de masse aujourd’hui mature mais qui tend à la baisse. « Il n’y a pas d’effondrement à attendre, nos volumes restent forts. Mais nous devons aller ailleurs », souligne l’entrepreneur. Dès 2013, MIP amorce le virage en installant dans ses locaux une salle blanche, équipée de cinq presses à injecter qui permettent la réalisation de pièces plastique en environnement adapté. En 2016, la PME obtient les certifications requises pour se positionner comme sous-traitant en capacité de produire des dispositifs médicaux. « Ça nous a permis de décrocher des marchés intéressants. Mais ça reste un pari industriel. Le médical est chronophage en termes de contrôle et la salle blanche gourmande en investissements », pointe Dominique Philippot. Ainsi, plus d’un million d’euros ont été injecté par l’entreprise en 2017 dans l’acquisition de machines dédiées à ce nouveau pôle. Trois ingénieurs ont été également recrutés. Et ce n’est pas fini. Avec l’arrivée d’une sixième presse, Dominique Philippot pronostique une saturation de sa salle blanche dès cette année et projette de la doubler en 2019.
Des gammes en propre
Forte de ses nouvelles compétences, MIP a ainsi décroché un marché avec le groupe Aptar portant sur la réalisation de plus de 100 millions de pièces plastique annuelles. « Aujourd’hui, on bascule vers des donneurs d’ordres en mesure de nous charger un certain nombre de presses. Tant qu’on n’est pas au niveau, on ne les intéresse pas. » Cette position de sous-traitant n’empêche pas la PME sarthoise de développer ses propres produits. Les équipes de MIP ont ainsi créer une gamme d’instruments médicaux, tels des pinces ou des écarteurs de paupières, à usage unique. « Des produits remplaçant ceux en inox qui demandent une stérilisation. C’est la tendance dans le milieu médical », explique Dominique Philippot. Une nouvelle gamme que le dirigeant envisage de proposer à l’international et qui pourrait assurer de nouveaux débouchés à l’entreprise. Car MIP voit en effet son chiffre d’affaires régulièrement baisser. Supérieur à 6 millions d’euros en 2014, il atteint 5 millions en 2017. Conséquence de la stagnation de son marché historique du plateau CD et de la baisse annuelle de 10% du marché mondial du DVD. Un segment sur lequel le sarthois propose pourtant des produits à plus forte valeur ajoutée. « Sur cette activité packaging, la matière première représente plus de 50% du prix d’une pièce. Contrairement au médical, où le chiffre d'affaires que l’on prend est peu élevé mais les marges plus importantes », souligne le chef d’entreprise. Toutefois, pas question d’abandonner cette activité encore dominante à La Fresnaye-sur-Chédouet. L’entreprise a même investi dans de nouveaux moules l’an dernier pour satisfaire la demande de ses clients en plateaux CD.