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Pourquoi Evolis veut quitter la Bourse
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Pourquoi Evolis veut quitter la Bourse

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Plusieurs actionnaires d'Evolis, dont son président Emmanuel Picot, projettent de quitter la Bourse de Paris. Ils comptent reprendre 100% du capital de l'entreprise angevine.

Les actionnaires historiques d'Evolis, dont son président Emmanuel Picot, souhaitent réintégrer le tiers du capital introduit en bourse en 2005. — Photo : Evolis

Près de quinze ans après son introduction à la Bourse de Paris, Evolis projette de continuer son développement sans avoir recours au marché boursier.

Créée en 2000 à Angers, Evolis emploie aujourd’hui 380 personnes pour 82 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, avec des filiales aux États-Unis, en Inde, en Chine et au Japon. Fin 2005, quatre ans et demi à peine après ses premières ventes, le fabricant de systèmes d’impression de cartes plastiques (titres de transport, carte de paiement, etc.) avait choisi de s’ouvrir au marché boursier pour accompagner son déploiement : « Pour faire face à notre hyper-croissance, nous cherchions des fonds importants et ne voulions pas faire appel à des actionnaires extérieurs, ni à des financements bancaires, expliquait Emmanuel Picot, le président d’Evolis, il y a quelques mois. Nous voulions partir sur le très grand export et cela demandait des moyens financiers que nous n‘avions pas. Nous sommes donc allés chercher des bras de levier. »

Six mois après avoir décidé d’entrer en Bourse, Evolis avait alors ouvert un tiers de son capital sur le marché Alternext, devenu depuis Euronext. Cette introduction avait alors donné un réel élan à l’entreprise. « Notre notoriété se base aujourd’hui sur notre histoire et notre expérience, mais à l’époque cela nous a aidés et nous a apporté une crédibilité pour attaquer certains marchés étrangers. Cela a rassuré de potentiels clients. »

Pénalisé par la volatilité des cours de Bourse

Mais aujourd’hui, la donne a changé : le marché boursier est plus instable et l’entreprise, qui veut atteindre 100 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les années à venir, veut se recentrer pleinement sur ses objectifs de croissance. Les actionnaires principaux d’Evolis, son président Emmanuel Picot, Cécile Belanger, Serge Olivier Didier Godard et Yves Liatard, avec certains actionnaires historiques, ont donc créé Cedyx & Co, dans laquelle ils ont intégré leurs participations, soit les deux tiers du capital. Avec pour objectif de réintégrer le tiers restant de l’actionnariat.

« Dans un marché mouvant et plus incertain depuis trois ans, précise la société Evolis dans un communiqué, conjugué à une gestion de l’ensemble des zones géographiques – et notamment de l’Asie – qui se complexifie, le pilotage de l’activité d’Evolis devient plus difficile et moins prévisible. Pour répondre à ces nouveaux enjeux, le management a engagé un programme d’investissements important et souhaite pouvoir se consacrer pleinement aux problématiques de développement du groupe. »

De plus, si la société angevine avait eu besoin, en 2005, de cette introduction en Bourse pour accroître son développement, elle n’envisage plus aujourd’hui d’utiliser ce levier de croissance à l’avenir. « La forte volatilité du cours de Bourse pénalise par ailleurs la notoriété d’Evolis, ajoute l’entreprise dans ce même communiqué, et perturbe les relations avec ses clients, ses salariés et partenaires à défaut d’être un gage de pérennité et de stabilité. »

Cedyx & Co va donc lancer une OPA simplifiée après la publication des comptes semestriels d’Evolis, qui a été avancée au 8 août prochain.

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