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Pourquoi Alroc relocalise une partie de sa production en Sarthe
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Pourquoi Alroc relocalise une partie de sa production en Sarthe

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La PME sarthoise réintègre une activité de fonderie et usinage jusqu’à présent sous-traitée en Pologne. Une démarche nécessitant des investissements lourds avec en ligne de mire le maintien de la compétitivité.

— Photo : Cédric Menuet - Le Journal des entreprises

Pratiquement un an après le début du chantier, Alroc prend possession de ses nouveaux murs. L’entreprise de 45 salariés vient en effet de s’agrandir de 1 800 m² portant la superficie de son site de Tuffé à 4 500 m². Sur place, ses 45 salariés s’affairent à la fabrication d’outils de préparation de câbles électriques (OPC). « De grosses pinces à dénuder, mais plus complexes », résume son directeur Stéphane Valli. Une activité de niche qui permet à Alroc d’expédier 60% de sa production à l’international pour une clientèle de fabricants et poseurs de ligne à basse, moyenne et haute tension et fibre optique.

Relocalisation à Tuffé

Ce savoir-faire, sa maison mère, le groupe drômois Novarc, entend le pérenniser en réintégrant en Sarthe des activités de fonderie et d’usinage jusqu’à présent sous-traitées en Pologne. « Il y a des questions de qualité qui entrent en jeu, mais c’est surtout pour préserver le savoir-faire d’Alroc et garder nos marges en interne, afin d’investir dans des outils de production plus compétitifs. » Novarc a en effet choisi l’unité de Tuffé pour en faire son pôle mécanique. En conséquence, 3,4 millions d’euros ont été investis en Sarthe dans l’agrandissement de l’entreprise.

Outre une fonderie, l’extension comprend des bureaux, un nouveau quai d’expédition ainsi que des ateliers d’ébarbage et de prototypage. Le tout équipé de robots dernier cri. « Ce n’est pas parce qu’on robotise qu’on ne recrute pas, ajoute Stéphane Valli. L’agrandissement génère dix embauches. Six sont actées, on recherche les quatre autres, sur des postes d’usineurs, tourneurs-fraiseurs… »

Innovation permanente

Avec son activité OPC qui représente 50% de ses 6 millions d’euros de chiffre d’affaires, Alroc revendique une croissance de 10 à 12% chaque année. « Nous progressons grâce à la prise de marchés dans de nouveaux pays. Chaque client est différent puisque chaque état a ses propres normes de câbles. Nous devons donc être en mesure de fournir le bon outil pour chaque type de produit », explique le dirigeant.

Pour répondre à ces attentes, le Sarthois se confronte au défi de l’innovation permanente. « Les fabricants créent de nouvelles formes de câbles, utilisent de nouvelles matières. 15 à 20% de notre chiffre d'affaires se fait sur de nouveaux produits, on se doit donc d’en développer. C’est un cercle vertueux. » Alroc peut également compter sur ses autres activités de productions de colliers de serrage, de connecteurs électriques et même de fabrication de jantes en aluminium pour remorques industrielles et de loisirs. Une activité historique dans l’entreprise totalisant 300 000 euros de volumes d’affaires que Stéphane Valli entend développer à terme.

Ainsi, avec la réintégration des activités sous-traitées en Pologne, le dirigeant pronostique un chiffre d’affaires de 7,5 millions d’euros à l’issue de l’exercice 2018. « Cette année avec la fonderie, Alroc va traiter 60 tonnes d’aluminium, soit un tiers de plus. On doit le faire en restant au même tarif que la Pologne. C’était le deal de départ avec Novarc pour la création de ce nouveau pôle. »

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