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Pour recruter, les professionnels mayennais du BTP misent sur l'apprentissage
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Pour recruter, les professionnels mayennais du BTP misent sur l'apprentissage

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Face aux difficultés d'embauche, la Fédération française du bâtiment de Mayenne (FFB 53) encourage l'apprentissage. Plus de 500 jeunes se forment ainsi au sein des entreprises mayennaises.

En Mayenne, les entreprises de la filière Bâtiment accueillent 537 apprentis au sein de leurs effectifs — Photo : Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Avec plus de 120 projets de recrutement en CDI identifiés début 2021, la Fédération française du bâtiment de Mayenne (FFB 53) fait flèche de tout bois pour attirer de nouveaux salariés vers les métiers de ses entreprises adhérentes. "Nous avons du mal à embaucher dans nos entreprises, nous y répondons en formant des personnes en reconversion professionnelle, mais ce n’est pas suffisant. Les entreprises ont besoin d’intégrer des jeunes pour qu’ils puissent s’approprier à long terme la technicité et l’expertise des métiers du bâtiment", explique Laurent Molin, en charge de la promotion des métiers à la FFB 53.

Si elle évolue, l’image de la profession reste néanmoins marquée par la pénibilité et l’apprentissage fait parfois encore figure de voie de garage. Pourtant, en Mayenne, le nombre d’apprentis progresse depuis un an. L’Urma Mayenne, centre de formation professionnelle de la chambre de métiers et de l’artisanat, en forme ainsi 349 dans la filière Bâtiment pour l’année scolaire 2020-2021, contre 303 un an auparavant. En comptant les jeunes se formant à l’extérieur du département, ce sont 537 apprentis que les entreprises mayennaises accueillent, contre 373 en 2020.

"L'apprentissage permet de construire des carrières"

Un retour en grâce que les acteurs de la filière expliquent par le contexte sanitaire des derniers mois, qui a notamment motivé des reconversions professionnelles chez les jeunes actifs. "Depuis un an et demi, nous sommes en effet très sollicités sur l’apprentissage. La demande concerne surtout la menuiserie ou la peinture. Il y a un effet Covid vers les métiers les plus nobles qui attirent les candidats", souligne Benoît Landemaine, dirigeant de la Menuiserie Colas (700 à 800 000€ de CA, 10 salariés), à Laval. Spécialisée dans la restauration du patrimoine, l’entreprise accueille un à deux apprentis par an. "Nous sommes dans des métiers de formation. Restaurer un monument historique ne s’apprend pas dans les filières courtes. L’apprentissage est la voie royale", poursuit le chef d’entreprise.

Un constat partagé par David Durand, président de Durand Peinture (14 M€ de CA, 140 salariés), à Mayenne. "L’apprentissage permet de construire des carrières. Plutôt que d’ascenseur, je préfère parler d’escalier social, que les jeunes montent marche par marche, palier par palier. C’est possible dans nos métiers." Au sein de cette PME, 10 % de l’effectif est constitué d’apprentis, dans tous les métiers y compris les postes administratifs. "C’est un vrai investissement pour nous et nos dix maîtres d’apprentissage. Nous accompagnons vraiment les jeunes." Ainsi, l’entreprise a même acheté un vélo à l’un de ses apprentis qui venait travailler à pied. À présent diplômé, celui-ci a récemment été embauché au sein de Durand Peinture.

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