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Parade travaille sur l’opérateur augmenté de demain
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Parade travaille sur l’opérateur augmenté de demain

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Filiale du groupe angevin Eram, l’entreprise Parade, fabricant de chaussures de sécurité et de vêtements de travail dans le Maine-et-Loire, mène depuis l’automne un projet avec sept partenaires autour du travailleur "augmenté" dans l’industrie 4.0 du futur. Ce programme de recherche de trois ans, baptisé Octopus, vise à élaborer une solution connectée qui mêle nouvelles technologies et savoir-faire de l’entreprise en matière d’équipements de sécurité au travail.

Parade commercialise chaque année 1 million de paires de chaussures de sécurité — Photo : Olivier Hamard JDE

Fin 2019, le fabricant de chaussures de sécurité et de vêtements de travail Parade, filiale du groupe angevin Eram (1,03 Md € de CA, 6 000 salariés), a lancé, avec le groupe français Scalian et six autres partenaires dont le CNRS, EDF ou encore l’entreprise niçoise Ludotic qui travaille sur l’ergonomie et l’interaction homme machine, le projet Octopus. Il vise à élaborer une solution globale répondant aux exigences de l’opérateur "augmenté" dans l’industrie du futur.

Un savoir-faire maintenu en France

« Notre objectif est d’aboutir dans trois ans à un produit connecté commercialisable, précise Franck Chérel, président de Parade (120 personnes dont 80 en Maine-et-Loire dans son unité de production de Jarzé, 27 millions d’euros de CA), qui permettra de travailler avec plus de sécurité et d’efficience, en donnant de l’information. Dans ce projet, nous apportons notre expérience de fabricant d’objets intégrant des capteurs portés et nos connaissances des normes et des usages en matière de d’équipements de sécurité au travail ».

Xavier Biotteau, président d'Eram, et Paul Jeanneteau, vice-président de la région des Pays de la Loire, ont signé un contrat de croissance entreprise pour le projet Octopus de l'entreprise Parade — Photo : Olivier Hamard JDE

Jarzé est l’un des deux ateliers du groupe en France, avec celui de la Manufacture, une autre filiale d'Eram installée à Montjean-sur-Loire : « Nous produisons 1 million de paires de chaussures chaque année sur le territoire français, précise Xavier Biotteau, le président du groupe Eram. Si nous fabriquons également ailleurs, il est essentiel pour nous de conserver ce savoir-faire dans l’Hexagone. Nous nous attachons beaucoup aussi à l’innovation, à l’exemple de la chaussure éco-conçue développée par la Manufacture ou de Parade Connect, la chaussure connectée imaginée par Parade. » Un produit assemblé à Jarzé, où l’entreprise fabrique la semelle et y intègre la partie électronique.

De Parade Connect à une solution plus globale

Ce projet de chaussure professionnelle connectée, la filiale d’Eram l’a débuté en 2016 et y a investi près de 4 millions d’euros en trois ans. « Nous ne sommes que chausseurs, explique Franck Chérel, et, pour développer ce concept, nous nous sommes appuyés sur un réseau de partenaires en Pays de la Loire, spécialisés dans différents domaines, et tout a été réalisé dans la région. Cette chaussure connectée, incluant un capteur, répond à un vrai cas d’usage, celui des travailleurs isolés, qui sont environ 1,5 million en France. Elle permet de détecter une chute, de localiser la personne et d’avertir un tiers pour une éventuelle assistance. » Parade a aussi décliné sa chaussure connectée pour les personnes âgées, qui, de la même manière, alerte en cas de chute.

Forte de cette expérience, l’entreprise angevine veut aujourd’hui aller plus loin avec le groupe toulousain Scalian (220 M€ de CA, 2 600 salariés), spécialisé en transformation digitale et systèmes numériques, et ses autres partenaires. « En France, un travailleur sur six utilise un produit Parade, ajoute Franck Chérel. Nous sommes sur un marché mondialisé et nous réalisons 10 % de notre chiffre d’affaires dans 36 pays. Pour le projet Octopus, nous voulons utiliser notre savoir-faire de chausseur, l’expérience de Parade Connect et les compétences de tous les partenaires pour aboutir à une solution plus globale connectée autour de l’opérateur augmenté : elle prendra en compte le facteur humain, les objets, la sécurité, les missions ou encore le contexte de travail. »

Le projet Octopus a reçu l’appui de la région Pays de la Loire, qui a signé avec Parade un contrat de croissance entreprise. La collectivité soutient financièrement le projet en apportant 70 000 € à Parade et 125 000 € à Scalian. Estimé à 3,3 M€, Octopus est financé à hauteur de 2 M€ par les entreprises et pour 1,2 M€ par les collectivités.

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