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Oui Care : Un pied ancré au Mans, le regard vers l'international
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Oui Care : Un pied ancré au Mans, le regard vers l'international

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Le spécialiste des services à la personne signe sa première acquisition à l'étranger. Parallèlement, Oui Care consolide son implantation au Mans avec la construction d'un nouveau siège.

Fin 2016, Guillaume Richard renomme son groupe Oui Care. Une nouvelle bannière réunissant ses marques O2, Apef Services, France Présence, La Conciergerie O2 et désormais la société espagnole Interdomicilio — Photo : Cédric Menuet Le Journal des entreprises

C'est une ambition que Guillaume Richard n'a jamais dissimulée. Dans les prochaines années, son groupe sera le numéro 1 mondial des services à la personne. Depuis l'installation d'O2 au Mans en 2004, l'entreprise, renommée Oui Care fin 2016, s'est hissée en position de leader sur le marché français des services à la personne. Cet été, son dirigeant a gravi le premier échelon de son internationalisation avec l'acquisition de l'Espagnol Interdomicilio. « Initialement, on n'avait pas l'intention d'aller en Espagne, ce n'était pas une priorité pour nous. Mais l'important, ce n'est pas tant le marché potentiel que de trouver la bonne personne avec qui travailler », indique le président de Oui Care.

Créée en 2010, Interdomicilio a prospéré dans un contexte de crise, « preuve de résilience et de capacité à se développer » pour Guillaume Richard. Employant 450 salariés pour 4.500 clients, elle revendique un volume d'affaires de 2,5 millions d'euros. Néanmoins au sortir de la crise, Interdomicilio n'avait plus les moyens de financer son développement et cherchait donc à s'adosser à un groupe. Une bonne opportunité pour Oui Care, qui outre l'Espagne dispose désormais des agences Interdomicilio implantées au Portugal, au Mexique et en Colombie. « C'est un vrai plus pour le groupe. L'Amérique du sud nous ouvre les États-Unis, où vivent 50 millions d'hispanophones. C'est un marché que nous nous donnons la possibilité d'attaquer. » Néanmoins, ce pas à l'international n'est pas le premier pour le fondateur d'O2. L'entrepreneur s'était déjà aventuré en 2011 en Belgique avec l'installation d'une agence O2 à Bruxelles. « Ça a été une très belle opération... d'apprentissage ! On a voulu calquer sur place le modèle qui fonctionnait en France, rembobine Guillaume Richard. Or, le marché belge est structuré différemment. Il aurait été plus intelligent de s'associer à une structure locale, sans leur imposer un fonctionnement. On a retenu la leçon. »

Stratégie multi-marques

Ainsi, Interdomicilio conserve sa marque et son équipe dirigeante. Une volonté marquée dès 2014 avec l'acquisition du réseau France Présence et poursuivi avec l'intégration d'Apef Services en 2016. « Je n'ai pas d'économies d'échelle à attendre sous une seule marque alors que je développe davantage de valeur avec plusieurs. Ces marques n'ont pas le même positionnement. France Présence est dédiée aux personnes âgées et O2 est un multi-spécialiste. » Structuré autour d'O2, France Présence, Apef Services, La Conciergerie O2 et désormais Interdomicilio, le groupe Oui Care emploie 17.500 personnes dans cinq pays pour un chiffre d'affaires consolidé de 204 millions d'euros sur son dernier exercice.

Un nouveau siège en 2019

Et les ambitions sont hautes. Pour la prochaine décennie, Guillaume Richard entend multiplier par 10 son volume d'affaires, visant les 2 milliards d'euros. Croissance organique et croissance externe figurent au programme, plusieurs dossiers « significatifs » en France et à l'étranger étant actuellement étudiés par le Manceau.

Pour accompagner ce développement, Oui Care recherche des cadres, des experts aptes à hisser le groupe sur la première marche du podium mondial des services à la personne. « C'est compliqué de recruter des talents, il y a une vraie compétition entre entreprises. Dans mon Codir, j'ai des cadres supérieurs qui habitent Paris, Angers ou Tours. Positionner le siège à la gare est donc une condition impérative pour que le groupe reste au Mans. » Plus de 400 personnes travaillent aujourd'hui au siège manceau qui depuis 2004 a colonisé une bonne partie des bâtiments de la zone franche de Monthéard. Celui-ci déménagera gare-sud, sur l'ancienne friche de la Sernam, dans un bâtiment de 8.000 m² qui reste à construire. « La proximité de la gare permettra d'attirer des cadres intermédiaires. 70 % vivent en région parisienne. On veut les attirer chez nous en leur vendant la proximité de Paris, à moins d'une heure de TGV. » La vente du terrain par la ville du Mans a été signée ce mois-ci, Oui Care devant prendre possession de ses nouveaux murs fin 2019.

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