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NTN Transmissions Europe vise l’autonomie en eau et la neutralité carbone
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NTN Transmissions Europe vise l’autonomie en eau et la neutralité carbone

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NTN Transmissions Europe déploie une politique de diminution de son impact environnemental sur son site d’Allonnes (Sarthe). Cette filiale de l’équipementier automobile japonais investit pour devenir autonome en eau potable en 2030 et atteindre la quasi-neutralité carbone en 2035.

Ces deux tours aéro-refrigérantes vieillissantes vont être remplacées au printemps 2023 — Photo : Rémi Hagel

L’usine de NTN Transmissions Europe basée à Allonnes (156 millions d’euros en 2021, 620 salariés, plus 75 intérimaires) consomme annuellement 30 000 m3 d’eau potable pour produire ses transmissions automobiles et autres composants. L’entreprise a le projet d’être autonome en eau en 2030, avec un objectif intermédiaire en 2025 de réduire de 60 % sa consommation par rapport à 2021, exception faite de l’eau sanitaire, utilisée par les salariés pour se laver ou boire.

Pour cette filiale du géant japonais (25 000 employés sur 15 sites), par ailleurs siège de NTN Transmissions Europe, la première étape de ce projet consiste à réduire les consommations. Pour ce faire, l’entreprise a choisi de remplacer, dès avril 2023, deux tours aéro-réfrigérantes, qui étaient utilisées pour le refroidissement des procédés industriels et qui arrivaient en fin de vie. Pour un coût de 850 000 € (dont 209 000 € d’aides de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne), quatre refroidisseurs adiabatiques prendront leur place, ce qui permettra de faire passer la consommation d’eau de 15 000 m3 à 3 000 m3 environ. Bien que non rentable, cet investissement vise aussi à prévenir des risques de légionelles, pouvant conduire à stopper l’activité.

Recyclage des liquides de coupes

Cet investissement est complété d’autres actions. Depuis janvier 2023, une centrale de recyclage des liquides de coupes avec huiles solubles a été mise en service pour collecter, filtrer et régénérer ces liquides qui étaient auparavant traités en déchets. Cela a nécessité des aménagements sur le réseau hydraulique et auprès de la centaine de tours d’usinage de l’atelier. Soit environ 150 000 € de travaux. Enfin, un projet de recyclage des rejets de la station de traitement des eaux polluées, liées à la ligne de peinture, est à l’étude.

Une fois la consommation réduite, il sera possible d’envisager de substituer l’eau de pluie à l’eau du réseau. Une étude est en cours. "Même si l’eau ne coûte rien par rapport aux énergies, il devient impensable d’utiliser de l’eau potable pour des process industriels. Les contraintes vont aller en augmentant. Nous avons décidé de prendre de l’avance sur le sujet", commente Gilles Botrel, directeur général adjoint de NTN Transmissions Europe.

Stéphane Lhuillier, responsable RSE, et Gilles Botrel, directeur général adjoint de NTN Transmissions Europe — Photo : Rémi Hagel

Du photovoltaïque sans investir

L’entreprise mancelle mène un autre projet d’ampleur : elle aimerait couvrir sa consommation électrique grâce à une production photovoltaïque. Disposant d’un foncier important (45 ha), la société a ainsi conclu ce mois de janvier un protocole de fourniture d’électricité renouvelable avec les sociétés Cenovia (Sarthe) et See You Sun (Ille-et-Vilaine). Celles-ci installeront et exploiteront les centrales de production sur le site, dont l’électricité sera rachetée par l’industriel à un tarif négocié et stable sur trente ans.

Ce montage sans investissement offre un moyen à NTN Transmissions Europe de déployer des énergies renouvelables, alors qu’il n’a toujours pas recouvré son niveau d’activité d’avant-Covid. Il achète une stabilité de prix de l’énergie et une visibilité, une garantie appréciable au vu des hausses brutales de 2022 et 2023. "Par ailleurs, cela nous permet de répondre à la demande de certains de nos clients allemands, et nous donne un intérêt compétitif. Nous nous inscrivons ainsi dans la démarche globale de réduction de l’empreinte carbone définie par le groupe", explique Gilles Botrel.

Chaque semaine, 72 000 transmissions sont produites sur le site d’Allonnes, qui compte une centaine de tours d’usinage — Photo : Cyril Le Tourneur d'Ison

Un premier champ de 2 500 panneaux au sol entrera en production en janvier 2024, produisant 1 100 MWh par an. En juillet 2024, s’ajouteront 3 900 panneaux (1 750 MWh par an) sur des ombrières de deux parkings, équipées de six bornes de recharge pour véhicules électriques.

"Dans un premier temps, nous couvrirons notre talon électrique, c’est-à-dire la consommation qui reste lorsqu’on ne produit pas (machines en veille, ventilation, etc.), de 1 à 1,5 MWh", décrit Stéphane Lhuillier, responsable RSE de NTN Transmissions Europe. "Mais d’ici cinq ans, nous voulons aller chercher les 5 MWh de notre activité moyenne. D’autres installations de panneaux sont prévues. Nous serons alors en autoconsommation à 100 % et atteindrons la neutralité carbone sur les périmètres 1 et 2 (hors émissions liées à l’activité extérieure de l’usine)".

NTN Transmissions Europe est issue du rachat de l’activité transmissions de Renault Le Mans par le groupe NTN en 2000. L’entreprise compte quatre sites en Europe. Elle a diversifié sa clientèle, travaillant aussi, entre autres pour BMW, Toyota, Fiat, Honda, Nissan, etc.

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