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Nor-Feed va faire construire une nouvelle usine pour alimenter l’agriculture mondiale
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Nor-Feed va faire construire une nouvelle usine pour alimenter l’agriculture mondiale

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L'entreprise Nor-Feed, qui produit et commercialise des extraits de plantes pour l'alimentation animale, va faire construire une nouvelle usine dans le Maine-et-Loire. Allant tripler les capacités de production de la PME, l'équipement sera fonctionnel en 2020.

Pierre Chicoteau (à droite), cogérant de Nor-Feed, et Nicolas Tessier, responsable de la production de la PME, vont faire construire une nouvelle usine à Chemillé en 2020 — Photo : Florent Godard - Le Journal des entreprises

Tout un symbole. En 2020, Nor-Feed ouvrira sa nouvelle usine à Chemillé, une commune du Maine-et-Loire réputée pour ces plantes médicinales. Cette PME de 30 salariés élabore des additifs naturels à base de plantes pour l’alimentation animale. Les mélanges concoctés visent notamment à remplacer des produits de synthèse et les antibiotiques, afin d’offrir une alimentation plus saine. Une gamme à base d’extraits de raisins aux vertus antioxydantes aide ainsi à renforcer les défenses immunitaires. Une autre gamme composée d'extraits d’agrumes contribue, elle, à améliorer la croissance des animaux.

Un investissement de 4,5 millions d'euros

Un nouveau site s’impose. En quelques années, Nor-Feed a plus que doublé de taille, passant de 3,5 à 8 millions d'euros de chiffre d'affaires entre 2014 et 2018. À l’étroit dans son atelier de Saint-Lézin, la PME s’apprête donc à déménager de quelques kilomètres. Sa nouvelle usine de 2 500 m², sur un terrain de 1,4 hectare, s’élèvera bientôt à Chemillé, zone des Trois routes, à proximité du péage de l’A 87. Le permis de construire a été accepté. Démarrage des travaux prévu « en novembre 2019 pour une livraison fin 2020 », annonce Nicolas Tessier, le responsable de la production.

« Tout compris, le projet devrait coûter environ 4,5 millions d’euros », indique Pierre Chicoteau, codirigeant de Nor-Feed. Un investissement porté uniquement par la PME. Après avoir fondé son outil de production en coentreprise avec Adatris (fournisseur de plantes médicinales bio pour l’herboristerie), elle a en effet racheté les parts de ce dernier.

Capacités triplées

Plus vaste et plus moderne, la nouvelle usine offrira « la possibilité de tripler les capacités de production », calcule Nicolas Tessier. Notamment grâce à une alimentation de ses « mélangeurs », qui brassent ses poudres et liquides spécifiques, davantage automatisée. Un nouveau process permettra aussi de réassocier des extraits naturels (les principes actifs) aux matières végétales dont ils sont issus, afin de faciliter l’assimilation du produit par l’organisme.

Export dans 30 pays

Cette nouvelle usine va pouvoir alimenter une demande mondiale. Nor-Feed livre déjà plus de 30 pays du monde : France, Allemagne, Japon, Canada, Pérou… L’export représente aujourd’hui 60 % du chiffre d’affaires de la PME. « Partout dans le monde, les consommateurs veulent s’assurer que les animaux d’élevage sont en bonne santé, en réservant la médicalisation aux besoins urgents », observe Pierre Chicoteau. Des garde-fous apparaissent par exemple pour éviter l’excès d’antibiotiques. Et éviter notamment un scénario catastrophe où leur usage ferait émerger des bactéries multirésistantes, dangereuses pour les animaux, voire pour l’homme. En 2006, l’Europe a interdit le recours aux antibiotiques dans les aliments pour stimuler la croissance des animaux d’élevage. Plus récemment des pays comme l’Indonésie ou le Vietnam ont pris des mesures restrictives. Bien qu’ayant anticipé la forte croissance de Nor-Feed, Pierre Chicoteau s’étonne toutefois de voir la demande arriver tous azimuts. « Je ne m’attendais pas à voir une telle exigence en termes de sécurité alimentaire gagner autant de nations si vite », confie l’Angevin.

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