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Nathalie Grillet (Cabinet Capital Homme): « Le burn-out impose un accompagnement thérapeutique »
Interview Angers # Santé

Nathalie Grillet directrice du cabinet Capital Homme Nathalie Grillet (Cabinet Capital Homme): « Le burn-out impose un accompagnement thérapeutique »

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Le burn-out n'est pas un syndrome à prendre à la légère. Pour Nathalie Grillet, à la tête du cabinet de coaching Capital Homme, la guérison passe nécessairement par une prise en charge thérapeutique et une (longue) période de repos, seuls moyens d'éviter des complications médicales.

Nathalie Grillet, directrice du cabinet de coaching Capital Homme accompagne beaucoup de cadre et de dirigeants victimes de burn-out — Photo : Capital Homme

Directrice du cabinet de coaching Capital Homme, à Angers et Paris, Nathalie Grillet travaille particulièrement sur la problématique du burn-out chez les cadres et dirigeants, dont elle a elle-même été victime : « Une pathologie différente de la dépression, mais qui peut y conduire, précise-t-elle. Le burn-out impose un accompagnement thérapeutique, car le processus de guérison est long. La personne s’est consumée de l’intérieur, parfois pendant plusieurs années, au point parfois de perdre une partie de ses capacités neurologiques. C’est pourquoi je travaille toujours en binôme avec un thérapeute. Car au-delà du burn-out s’installent aussi d’autres pathologies et s’il n’y a pas ce double accompagnement, cela peut être dramatique. »

Un sentiment d'échec

La guérison est longue, en moyenne un à deux ans, mais peut aller jusqu’à beaucoup plus quand la maladie est profondément ancrée. « On observe qu’elle touche le plus souvent des personnes surengagées dans leur vie professionnelle, enthousiastes, dévouées à la cause, énergiques, passionnées, portées par un idéal. Celles que l’on nomme les travailleurs infatigables et qui ne se mettent pas de limite. Souvent elles ne demandent pas d’aide et ne se donnent pas le droit d’être faibles. C’est une situation très douloureuse, car la personne se voit s’effondrer, avec un sentiment d’échec et une déshumanisation de la relation à l’autre. »

« Le repos est difficile à accepter, mais il faut en passer par là pour que le travail de guérison puisse commencer. »

Face à une maladie dont les symptômes peuvent arriver rapidement, souvent mis en lumière par la famille ou l’entourage professionnel, il faut consulter. « La première clé d’entrée, c’est le médecin, explique Nathalie Grillet. Il existe des tests qui permettent de qualifier la maladie en différents stades de gravité de 1 à 4, explique Nathalie Grillet. Aux deux derniers stades, il faut s’arrêter, avec un repos absolu, parfois se faire hospitaliser. C’est difficile à accepter, mais il faut passer par ce repos pour que le travail de guérison puisse commencer. L’urgence, c’est de ne plus regarder le temps. »

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