Après avoir multiplié les implantations ces deux dernières années, MVO veut désormais maîtriser sa croissance. L’entreprise du Mans a en effet installé pas moins de cinq unités de stérilisation d’instruments chirurgicaux au cœur d’établissements hospitaliers en 2019. Cette année, ce sont trois implantations supplémentaires qui vont se concrétiser. « Le développement de la chirurgie ambulatoire implique une hausse des actes médicaux plus courts et davantage de besoins en instruments chirurgicaux avec un temps de stérilisation court. En nous confiant l’activité de stérilisation des dispositifs médicaux, nous leur évitons ainsi d’investir dans du matériel, pour se recentrer sur leurs métiers de soin », explique Ludovic de Poix, président de MVO. Pour effectuer ses prestations de stérilisation, le sarthois s’implante directement au cœur des hôpitaux, ou bien les réalise depuis des sites où il opère déjà. Ainsi, la PME familiale travaille aujourd’hui avec une vingtaine d’établissements, dont 11 in situ, sur un axe allant de Lille à Bordeaux. Une activité qui a généré un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros pour 2020, pour un effectif de 200 salariés.
Structurer la croissance
Cette croissance, l’entreprise la doit à un marché porteur. 90 % de la stérilisation des dispositifs médicaux est actuellement réalisée en interne dans les hôpitaux. Et dans un contexte de concentration des établissements, qu’ils soient publics ou privés, leur regroupement est souvent synonyme de mutualisation des services et constitue l’opportunité d’une implantation pour MVO. Ce sera d’ailleurs le cas en 2021 quand elle s’installera à Valencienne pour traiter la stérilisation de quatre établissements privés, intégrant ainsi une vingtaine de salariés supplémentaires. « Ça reste néanmoins des projets longs, complexes et nécessitant du temps de formation pour les personnes qui nous rejoignent », ajoute Ludovic de Poix. À chaque implantation, c’est un investissement compris entre 500 000 et 2 millions d’euros qui est réalisé par MVO. Celui-ci s’accompagnant de l’intégration de 12 à 20 personnes par site.
Pour maîtriser ce développement soutenu, la PME se structure. Les effectifs de son siège manceau ont donc doublé depuis trois ans, avec la création d’un pôle projets et technique ainsi que des postes de responsables régionaux afin de maintenir le lien avec les clients. « Nous industrialisons nos process d’implantation afin de rationaliser notre développement. Notre ambition est de réaliser deux installations par an », appuie le PDG. Malgré une chute de 75 % de ses activités de stérilisation durant la période de confinement, causée par la baisse des actes chirurgicaux non urgents, Ludovic de Poix reste confiant. « La crise sanitaire a un peu décalé nos projets. Nous envisagions une croissance de 10 % en 2020, ce sera un peu moins. Mais ce sera l’objectif de 2021. » Pour cela, MVO compte également sur ses activités d’accompagnement, conception et aménagement d’unités de stérilisation ainsi que de formation vers des clients extérieurs. Des offres que l’entreprise entend développer ces prochaines années.
