Pourquoi avoir fait le choix de céder Octave (100 salariés, 6,7 M€ de CA en 2021) ?
Octave a été créée en novembre 1996, cela représente déjà une belle tranche de vie. Nous connaissons un fort développement qui exige de changer de taille. Or, nous sommes demeurés avec le capital d’origine, qui était de 80 000 francs, et tout le reste a été de l’autofinancement. Compte tenu de la taille de l’entreprise et des opportunités de marché, nous avions besoin de plus de moyens pour continuer d’avancer. La digitalisation des commerces est aujourd’hui un mouvement de fond. Le Covid et les confinements ont accéléré les changements de comportement des consommateurs, et il faut être tout de suite opérationnel. Cela veut dire qu’il y a une fenêtre d’opportunité de marché importante devant nous, mais aussi que lorsque tous les réseaux de magasins seront équipés, elle va diminuer ou se fermer.
Vous auriez pu continuer seuls ou faire entrer quelqu’un au capital ?
Le Covid nous a marqués économiquement, avec des reports d’investissement, et nos clients ont aussi été malmenés. S’est posé alors le choix responsable de nous dire : faut-il poursuivre par nos propres moyens et viser moins haut, ou faut-il continuer d’avoir de l’audace en allant chercher des moyens complémentaires ? Nous avons fait le second choix et cherché qui pouvait être ce partenaire capable d’accompagner et de soutenir le projet d’entreprise dans son développement futur.
Qui est le groupe Valsoft ?
Valsoft réalise 320 millions d’euros de chiffre d’affaires avec ses 67 entreprises. Notre acquisition est pour eux la première en France, elle est donc significative. La particularité du groupe - et ils sont peu nombreux dans ce créneau -, c’est d’investir dans des éditeurs de logiciels verticalisés en leur permettant de conserver leur projet indépendant et autonome, et en leur apportant un soutien de back-office. Pour les 67 entités, il y a une mise en commun de bonnes pratiques, de ressources et de moyens, comme pour aider sur la ressource rare du développeur. Ce sont des solutions sécurisées au niveau du groupe, alors que lorsqu’on est autonome et solitaire, on va chercher ces ressources et on devient un peu dépendant du bon vouloir d’un fournisseur.
Quelles sont désormais vos marges de manœuvre et les ambitions pour Octave ?
À titre personnel, j’apprends à avoir un patron. C’est la première fois de ma vie et je n’avais jamais exploré ça. Il y a inévitablement moins de pression et nous ne sommes plus entièrement décideurs. Ce n’est plus mon entreprise mais je l’accepte tout à fait. On nous laisse une grande autonomie de stratégie, même si elle est passée en revue. Globalement, l’approche de Valsoft est plutôt décentralisée, avec des responsables de portefeuilles très proches du terrain. L’enjeu, c’est d’accélérer notre croissance, parce qu’aujourd’hui nous faisons 3 % du marché en France par rapport à notre cible. L’objectif est d’atteindre 11 millions d’euros de chiffre d’affaires dans trois ans, en allant aussi vers l’international. Valsoft peut nous y aider. Nous y sommes un peu avec des clients français et l’objectif est d’accentuer cette présence pour aller y chercher des marchés.
