Maison Prunier : Le bonheur est dans le pot
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Maison Prunier : Le bonheur est dans le pot

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Figure incontournable en Sarthe, la Maison Prunier voit aujourd'hui arriver à sa tête la quatrième génération, prête à prendre la relève avec pour défi de mieux valoriser la marque. L'entreprise familiale vient également d'investir 2,4 M€ dans son outil de production. Bérengère de Portzamparc
— Photo : Le Journal des Entreprises

À l'entrée de Connerré, il suffit de suivre le fumet de la viande rissolée au petit matin pour trouver l'usine Prunier, installée rue de la Jatterie depuis 1972. Prunier, c'est une longue saga familiale qui commence en 1900 avec le grand-oncle charcutier Albert Lhuissier, dont le neveu, Maurice Jules Prunier, grand père de l'actuel dirigeant, reprendra l'affaire en 1931. Aujourd'hui Prunier poursuit latradition dans ses produits mais aussi dans sa direction, puisque Christian Prunier travaille avec deux de ses enfants, Léonard et Théophile, auxquels il compte transmettre les rênes d'ici 2012.




Rillettes, pâtés et ballottines

Depuis son arrivée en 1981 dans l'entreprise, prenant la suite de son père Maurice, Christian Prunier s'est attaché à réduire la gamme de produits proposés pour relancer la maison en perte de vitesse. La croissance annuelle s'affiche désormais à 2%. «Nous avons préféré nous recentrer afin d'assurer une excellence dans nos produits et la reprise de la croissance». Près de 4.500 tonnes de rillettes, pâtés et ballottines sortent de l'usine de Connerré chaque année, à destination essentiellement des GMS et charcuteries, sous forme de pots, frais emballé ou à la coupe. «Depuis les années 90, le métier de charcutier est devenu un métier d'hygiène», constate Christian Prunier. Pour répondre à ces attentes, l'entreprise a investi en 2007 près de 2M€ dans une salle blanche de tranchage. «Chaque production est contrôlée en interne par les quatre salariés du service qualité et des échantillons sont également envoyés à des laboratoires indépendants pour analyses bactériologiques». L'entreprise Prunier est d'ailleurs certifiée IFS. Certification annuelle qui garantit que «l'entreprise a mis en place un système qui prend en compte le risque alimentaire et met en oeuvre les actions indispensables pour le neutraliser». Cette année, Prunier a investi 2,4M€ pour doubler la chaîne de tranchage afin de développer le frais emballé et le libre-service. L'augmentation de la capacité de cuisson des fours et l'agrandissement de l'atelier de fabrication sont les prochains investissements de l'entreprise, programmés pour2011 et2012, pour un montant total de 2M€.




Régularité et innovation

En septembre2009, la maison Prunier rachète la charcuterie Gilet à Ruaudin et conserve l'effectif de 10 personnes toujours en place sur le site. Les 120 salariés restant sont à Connerré même, sur le site de 10.000m² dont 9.000 sont dédiés à la production. La totalité de la fabrication est vendue en France, où le marché est en bon développement avec une croissance régulière. Comment expliquer cette progression ? «Par la qualité de nos produits, leur régularité et la mise en place du service marketing il y a deux ans», explique Christian Prunier. C'est son fils Théophile, dans l'entreprise depuis 2007, qui a lancé le service marketing en proposant de nouveaux produits innovants comme les rillettes de poulet aux citrons confits ou les rillettes de canard. Il travaille également à mettre plus en avant la marque, qui ne représente que 20% des produits finis aujourd'hui, les autres 80% étant vendus sous le nom du détaillant. «Nous sommes en train de changer cela pour que notre nom apparaisse plus et mettre en avant notre marque, porteuse de valeurs», explique Théophile. Les valeurs, Christian Prunier y est attaché tant dans ses produits, que dans sa façon de gérer son entreprise et ses salariés. «Je suis attaché à l'idée que l'entreprise doit être aux services des hommes, pour les aider à se révéler dans une meilleure connaissance de soi, et avancer ensemble vers le mieux être». À son arrivée dans l'entreprise, tout salarié se voit proposer une formation aux règles de l'hygiène relationnelle. Si la moyenne d'âge des employés est de 41 ans, leur appartenance à la «maison» Prunier est forte. «Il n'est pas rare chez nous de fêter ses 20 ans ou 30 ans au sein de la maison», précise fièrement le dirigeant.

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