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Les véhicules de Rivard, futurs champions européens ?
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Les véhicules de Rivard, futurs champions européens ?

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Depuis une dizaine d’années premier fabricant français de véhicules pour l’assainissement, l’entreprise Rivard, basée à Daumeray, veut franchir un cap en devenant un acteur incontournable en Europe.

Toutes les véhicules de Rivard sont conçus et fabriqués entièrement sur le site de Daumeray — Photo : Olivier Hamard JDE

Leader français dans la fabrication de véhicules d’aspiration pour le nettoyage, l’assainissement et l’excavation, l’entreprise Rivard, créée en 1952 à Daumeray (Maine-et-Loire), veut maintenant s’attaquer aux marchés étrangers.

Avec 300 salariés sur son site de Daumeray, auxquels s’ajoutent 40 personnes réparties sur des services SAV en France et une soixantaine d’intérimaires, l’entreprise Rivard, devenue filiale du groupe américain Alamo en 2008, emploie près de 400 personnes pour un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros. 250 véhicules sortent du site chaque année, à 70 % destinés à l’assainissement. Le reste consiste en une gamme de trancheuses permettant la pose de câbles. « En vingt ans, Rivard a verrouillé le marché français, affirme le nouveau directeur général de l’entreprise Jean-Michel Thion. On ne peut pas se satisfaire d’être numéro 1 en France, il nous faut aujourd’hui voir plus loin. »

Se développer structurellement pour l’export

Dans un secteur qui compte une vingtaine de sociétés en Europe, Rivard est l’une des plus importantes entités.

Paradoxalement, malgré sa nette domination dans l’Hexagone, la part de l’export dans son chiffre d’affaires est encore faible, un peu plus de 15 %, et surtout, l’entreprise ne réalise ses ventes hors de France que sur des appels d’offres ou des contrats uniques. « Nous avons déjà exporté partout, mais nous devons nous développer structurellement pour le marché européen et, pour cela, apporter cette culture de l’export à toute l’entreprise : former à l’anglais, réfléchir en R & D à une compatibilité européenne de nos produits et développer une équipe commerciale tournée vers l’international. Depuis quelques années, nous avons recruté pour cela une trentaine de cadres, dont des gens dans le secteur des ventes qui dialoguent avec des partenaires étrangers. Nous avons encore 40 postes ouverts en production et en encadrement. »

Réfléchir à l’outil industriel

Pour ce développement international, Rivard souhaite aller étape par étape, uniquement en Europe et pays par pays, pour atteindre dans deux à trois ans un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros avec 15 millions réalisés à l’étranger. Une croissance qui s’accompagnera aussi d’une réorganisation du site : « Il nous faut suivre en compétences, envisage Jean-Michel Thion, en organisant mieux la production, en rationalisant les achats, potentiellement en agrandissant nos locaux, mais pas comme nous l’avons fait jusqu’à présent pour répondre à des besoins ponctuels. Nous devons investir dans notre outil industriel à plus long terme, en anticipant ce que sera notre site après-demain. »
Pour ne plus être champion de France chaque année sans dépasser les phases de poule en coupe d’Europe, mais atteindre au moins les demi-finales, Rivard a donc entamé une véritable mutation. Elle s’accompagne aussi d’une réorganisation de sa politique RH : la consolidation de sa « Rivard Académie » pour la formation, la relance de l’apprentissage et à terme le passage probable à trois niveaux hiérarchiques.

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