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Les Serres de la Salamandre construisent 7 hectares de serres chauffées grâce aux déchets ménagers
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Les Serres de la Salamandre construisent 7 hectares de serres chauffées grâce aux déchets ménagers

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À Noyant-Villages (Maine-et-Loire), environ sept hectares de serres destinées à la culture de tomates vont sortir de terre d’ici 2024. Les futures Serres de la Salamandre devraient créer plus 100 emplois et seront chauffées grâce à la chaleur produite par l’usine d’incinération de déchets ménagers à proximité.

Trois maraîchers nantais se sont associés pour produire des tomates hors-sol sur sept hectares dans Baugeois, en Maine-et-Loire — Photo : Szasz-Fabian Jozsef

En juin débutera la construction de plusieurs hectares de serres à Lasse, sur la commune de Noyant-Villages (Maine-et-Loire) destinées à la culture de tomates hors-sol (tomates grappe, cerises et cocktail). D’abord quatre hectares de serres et bâtiments techniques sortiront de terre d’ici fin 2021, puis trois hectares de plus en 2024.

Plus de 100 créations d’emplois prévues

Un projet chiffré à 14 millions d’euros porté par trois maraîchers nantais, qui ont créé la société "Les Serres de la Salamandre". Cette dernière pilotera l’exploitation, dont la première culture démarrera en décembre. L’entreprise prévoit de créer entre 30 et 60 emplois dès 2022, et plus d’une centaine au total d’ici 2025. Elle anticipe environ 2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires espéré après la première phase de travaux et 4,2 millions d'euros après la seconde. L’exploitation pourrait même atteindre 12 hectares à terme, si les ressources en eaux s’avèrent suffisantes localement.

Originalité, ces serres seront chauffées grâce à la chaleur générée par l’incinérateur de déchets ménagers, appelé aussi unité de valorisation énergétique (UVE), situé à quelques mètres de là. Exploitée depuis 2005, l’UVE produit chaque année 60 gigawattheures d’électricité, soit l’équivalent de la consommation d’une ville de 30 000 habitants, en avalant environ 100 000 tonnes de déchets. Une chaufferie au gaz prendra le relais en cas de maintenance ou de panne de l’UVE.

Panneaux photovoltaïques flottants

Si le projet initial devait s’étendre sur 16 hectares, la superficie a toutefois été revue à la baisse. "Pour des contraintes réglementaires, il a fallu intégrer sur le site plusieurs hectares de bassins d’eau, au départ prévus en dehors de la zone. Ce qui réduit le foncier utilisable en production", explique Stéphane Gaborit, l'un des maraîchers associés. Pour réduire l’impact environnemental sur le bassin de l’Authion, ce dernier envisage de récolter l’eau de pluie s’écoulant sur les toitures (jusqu’à 40 000 mètres cubes récupérables) et d’installer des panneaux photovoltaïques flottants sur environ 3 hectares de bassins de réserve d’eau afin de réduire l’évaporation.

Le site baugeois offre plusieurs atouts. "Il existe déjà une main-d’œuvre sur place, tandis qu'à Nantes il devient compliqué de recruter", note Stéphane Gaborit. Le système de récupération de chaleur aidera aussi à réduire la facture énergétique. Le contrat "sur 12 ans reconductible" avec l’unité de valorisation des déchets "donne également une stabilité et une visibilité à long terme, alors que les prix de l’énergie et du gaz ont aujourd’hui tendance à faire du yo-yo".

Concurrencer les pays du Sud en début de saison

Une question de compétitivité. "Car si la demande en légumes français est en hausse actuellement, leur prix n’augmente pas vraiment depuis vingt ans, précise le maraîcher. Il s’agit notamment de démarrer la saison plus tôt, à partir de fin février, pour prendre des parts de marché sur les produits d’importation, comme les tomates d’Espagne, du Maroc ou de Tunisie, consommées en hiver."

Sur son exploitation de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, qui emploie 60 salariés sur sept hectares près de Nantes, l’entrepreneur utilise un système de "cogénération" : un moteur thermique au gaz couplé à une génératrice produit de l’électricité vendue ensuite sur le réseau, tandis que la chaleur du moteur et les fumées réchauffent les serres. Une condition pour être rentable. "Sans cogénération ou récupération de chaleur, on ne l’est pas", calcule Stéphane Gaborit.

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