Début mai, les Cafés Boc ont inauguré leur nouvelle boutique de 130 m² au Mans. Lieu dédié à la découverte de l’ensemble de la filière du café, elle se démarque d’un coffee-shop, où l’on consomme simplement, ou d’un torréfacteur, comparable à l’épicier. Les clients s’y informent sur leur café, ses origines, ses producteurs, auprès des serveurs, dits "conseillers", d’une borne interactive, ou encore de QR-codes. Bientôt seront proposés des ateliers de découverte approfondie. "Avec cette scénographie et cette offre, ce projet est unique dans son concept", assure son créateur Henri Lemarié. Le premier mois de fonctionnement est prometteur. Le dirigeant reste prudent, mais révèle l’intention de dupliquer son concept à terme, si celui-ci fait ses preuves. Sous forme de franchise ? Avec le soutien d’un investisseur ? "Le champ des possibles est ouvert."
De deux à sept collaborateurs
Cette deuxième boutique marque la renaissance d’une entreprise créée en 1932 par Charles Boccaccio. Lorsqu’Henri Lemarié reprend les Cafés Boc en 2020, il n’existe que la boutique historique, de 20 m2 qui torréfie son café, avec deux personnes, à raison de 12 tonnes par an. Le nouveau dirigeant applique alors une stratégie de développement qui porte vite ses fruits. Depuis, l’entreprise compte sept collaborateurs, le chiffre d’affaires (non révélé) a été multiplié par 2,5 et la production est passée à 26 tonnes. "Nous avons notamment profité du contexte du Covid, lorsque les bars et les entreprises étaient fermés", témoigne Henri Lemarié.
Mais cette croissance s’explique aussi par la démarche volontariste du dirigeant. "Je suis sorti de la boutique pour rencontrer les entreprises" : cabinets d’avocats, salons de coiffure, des TPE auxquelles il propose une machine à café avec broyeur et son café torréfié. Cet axe a fait progresser l’activité de 10 % et va être accentué. "Tout le monde est convaincu parce que notre café est meilleur, équitable, et moins cher (trois fois moins cher que les capsules)", poursuit le dirigeant. Reste concrétiser le passage à l’acte d’achat du dirigeant, le café n'étant pas toujours sa priorité. "C’est pourquoi nous devons être plus présents aujourd’hui dans le suivi". Une personne a été recrutée dans cet objectif.
Nouveaux canaux de vente
Les Cafés Boc développent de nouveaux canaux de vente. Le premier consiste en un dépôt-vente chez les boulangers, en s’appuyant sur la logistique de l’association Pain contre la faim (qui collecte le pain invendu). Après avoir réalisé des tests dans cinq boulangeries, "nous allons commencer à essaimer en Sarthe", précise le dirigeant.
Enfin, depuis quelques semaines, les Cafés Boc sont distribués auprès de l’enseigne Leclerc de La Ferté-Bernard. Une démarche locale du gérant. Les débuts se révèlent, là aussi, "très encourageants", ouvrant de nouvelles possibilités de débouchés.
