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Palamy investit et innove pour répondre aux défis environnementaux
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Palamy investit et innove pour répondre aux défis environnementaux

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Spécialisée dans la conception et la fabrication de films plastique, très majoritairement pour l’agroalimentaire, la société Palamy, au May-sur-Evre, se prépare aux enjeux environnementaux en intégrant de plus en plus de matières recyclées dans ses fabrications et investit pour se renforcer sur ses marchés.

Dirigeant de Palamy depuis 1997, Patrick Proux a spécialisé l’activité de l’entreprise, qui travaille aujourd’hui à 80 % pour l’industrie agroalimentaire — Photo : Olivier Hamard

En 2022, Palamy disposera de surface supplémentaire et de nouvelles machines pour fabriquer encore plus de produits recyclables avec des matières recyclées. La société des Mauges investit en effet 3,4 millions d’euros sur son site du May-sur-Evre. Le projet est soutenu par France Relance et consiste en la construction d’un nouveau bâtiment qui accueillera entre autres une co-extrudeuse, permettant d’intégrer des matières recyclées dans la fabrication des films plastiques et des broyeurs pour développer le recyclage.

L’entreprise, qui conçoit et fabrique des emballages plastiques en polyéthylène est l’un des grands acteurs français pour ce type de produits à destination de l’industrie agroalimentaire. "Nous nous sommes spécialisés dans trois métiers, précise Patrick Proux, président de Palamy. L’extrusion, pour fabriquer des films en bobine, l’impression flexographique et le complexage avec la fabrication de sacs imprimés pour l’ensachage automatique des produits. Ces produits sont très techniques et nous sommes partenaires de nos clients pour leur apporter des solutions, comme pour la soudabilité des sacs ou la réduction de l’épaisseur de plastique. Nous avons trois ingénieurs en R & D qui travaillent sur ces questions et développent des formules pour répondre aux demandes, qui peuvent aussi concerner la transparence ou la résistance des produits."

80 % de l’activité dans l’agroalimentaire

Palamy est leader en France sur ce type de produits techniques à forte valeur ajoutée. Parmi les clients de l’entreprise des Mauges, de grands noms de l’agroalimentaire hexagonaux, la société exportant pour 15 à 20 % de son chiffre d’affaires. "Nous sommes assez implantés en Amérique du Nord, en Belgique et sur la partie sud de l’Europe, mais c’est le plus souvent en réponse au développement de nos clients, précise Patrick Proux. Nous ne sommes pas proactifs sur la partie export car nous n’avons pas la capacité de faire beaucoup plus." L’agroalimentaire représente 80 % du chiffre d’affaires de Palamy, l’entreprise du May-sur-Evre complétant son activité avec des produits de conditionnement pour d’autres secteurs industriels. "Nous travaillons indirectement pour le médical en extrusion et nous fabriquons aussi par exemple des sacs qui vont servir à emballer des pellets pour les poêles, indique Patrick Proux. Mais nous n’avons pas souhaité trop nous diversifier. Notre philosophie a été de nous spécialiser pour devenir un acteur fort sur des marchés cibles. "

Des investissements réguliers

Une spécialisation vers laquelle s’est orientée l’entreprise au fil des ans depuis sa création en 1964. À l’époque, la demande de sacs en plastique était forte dans la grande distribution et les métiers de bouche. " Mon père a repris l’entreprise à ses fondateurs en 1968 et j’y suis entré en 1985 pour développer la partie commerciale, raconte Patrick Proux. La transmission familiale s’est effectuée en 1997. Déjà, le marché évoluait et je voyais arriver la concurrence de pays européens ou plus lointains sur des produits pas très techniques. Nous nous sommes alors structurés et avons arrêté certaines productions industrielles pour aller vers l’emballage des produits alimentaires, le surgelé, la panification… " En 2000, l’entreprise affichait un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. Aujourd’hui, si elle emploie à peu près le même nombre de collaborateurs, autour de 150, le recentrage de son activité et son hyperspécialisation lui permettent d’atteindre 45 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Pour se développer, l’entreprise Palamy s’est étendue et a régulièrement investi comme elle continue de le faire, afin d’améliorer ses process mais aussi pour répondre aux enjeux environnementaux. De révolutionnaire pendant les Trente Glorieuses et en surabondance jusque dans les années 2000, le plastique est en effet devenu un produit dont on réduit de plus en plus l’usage. "Il a pourtant toujours son utilité, rappelle Patrick Proux. Dans la sécurité alimentaire et pour la conservation des aliments, on ne peut pas s’en passer. L’incitation est donc de développer des produits recyclables fabriqués à partir de matière recyclée. "

Une certification ISCC Plus

La loi Agec (loi antigaspillage et pour une économie circulaire) fixe la fin de mise sur le marché des emballages plastiques à usage unique pour 2040. Le premier décret, dit 3R, pour réduction, réemploi et recyclage, définit des objectifs pour la période 2021-2025, dont celui d’aller vers 100 % de recyclage des emballages en plastique à usage unique. C’est donc dans ce sens que Palamy travaille déjà depuis plusieurs années et lance son prochain programme d’investissement de 3,4 millions d’euros, qui lui permettra entre autres de développer le recyclage et les films recyclables. " Nous faisons déjà des films en polyéthylène qui intègrent 50 % de PCR fabriqué à partir de déchets ménagers ou industriels recyclés, indique Patrick Proux. Nous avons aussi passé les premières commandes de matières issues du recyclage chimique qui seront mélangées avec du plastique issu de l’énergie fossile pour fabriquer des films à vocation alimentaire. Pour cela, nous sommes un des premiers industriels en France à avoir obtenu la certification ISCC Plus qui contrôle la traçabilité des matériaux recyclés. "

L’objectif de Patrick Proux est clair : Palamy veut à terme fabriquer des produits 100 % recyclables, effectivement recyclées grâce à des filières structurées et fabriqués à partir de matières recyclées. La filière peine en effet à s’organiser, car pour aller vers la réutilisation des plastiques, il faut les collecter, les trier et les recycler. Et le tri n’est pas encore optimal : "Si on ne sait pas trier on ne peut pas recycler, ajoute Patrick Proux, et c’est sur le tri que les efforts sont faits aujourd’hui. Mais le jour où la filière sera structurée, nous serons prêts."

Au-delà de l’investissement actuel, qui sera livré en 2022, Palamy voit encore plus loin. L’entreprise a fait l’acquisition d’un terrain voisin de 35 000 m2 pour s’agrandir, automatiser et continuer de se développer en restant sur ses marchés actuels. Et surtout maintenir sa feuille de route en matière environnementale : elle va lancer la construction d’une unité entièrement dédiée au recyclage pour réintégrer 100 % de ses pertes de matières en production.

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