La collecte 2023 de quinoa de la coopérative agricole des Pays de la Loire (CAPL) se fera bien sur le site Perles d’Anjou. Le site industriel de 4 000 mètres carrés de bâtiments, qui se déploie dans la zone Anjou Actiparc de Longué-Jumelles (Maine-et-Loire) sur sept hectares (dont deux de zones humides), vient d’achever sa première phase de travaux permettant sa mise en fonctionnement.
Perles d’Anjou incarne le projet d’une filière Quinoa d’Anjou menée depuis 2010 par la CAPL autour de 200 à 250 agriculteurs. "L’engouement pour ces graines et le fort potentiel de développement nous ont décidés à construire une nouvelle unité industrielle capable de travailler plusieurs espèces sans gluten, en conventionnel comme en bio", explique Jean-Michel Mignot, directeur général de la CAPL.
Chaque année, quelque 3 000 tonnes de quinoa (dont 10 % en bio) produites sur 1 500 à 2 000 ha sont triées, nettoyées et conditionnées sur le site de Brissac-Quincé, de la CAPL. Ce volume couvre un tiers de la consommation française. En parallèle, la CAPL, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 246 millions d’euros en 2022 (6 millions pour le quinoa), développe la culture d’autres graines protéinées telles que lentilles, pois chiches, millet blanc, œillette, psyllium, sarrasin et chia, toutes destinées à l’alimentation humaine.
Un outil sophistiqué
La première tranche de travaux qui vient de s’achever concernait le stockage des caissons et six tunnels de séchage de 80 m2 chacun. Elle permettra d’accueillir la récolte 2023. Les prochains travaux concernent un bâtiment d’agréage, une usine avec deux lignes de triage et une ligne d’ensachage (du sac de 5 kg jusqu’au big bag de 800 kg), une tour de manutention et 3 000 tonnes de stockage. Le site qui sera opérationnel en juin 2024 aura une capacité annuelle de 10 000 à 12 000 tonnes, "chiffre qui peut être multiplié par 2,8 en passant en horaire 3 x 8".
L’usine “dotée d’un process industriel des plus sophistiqués” sera en mesure d’offrir de la prestation de tri et d’ensachage de graines pour autrui. "Notre ambition est de devenir un centre stratégique de séchage, triage, décorticage et ensachage des graines alimentaires." Pour Christian Blet, président de la CAPL et producteur de quinoa, "c’est un projet porteur pour nos adhérents mais aussi pour les structures qui trouveront en local une solution à leurs besoins". Les graines sont aujourd’hui commercialisées auprès de l’industrie agroalimentaire, notamment Tipiak, des GMS, de magasins spécialisés et de la restauration.
Un financement participatif
L’investissement s’élève à 15 millions d’euros. L’agence départementale d’aménagement Alter Eco en supporte environ 50 % en prenant en charge le foncier, les infrastructures et les éléments bâtis. La CAPL finance les installations et équipements. La coopérative louera les bâtiments et aura la possibilité de les acheter dans un délai de dix ans pour la valeur nette comptable. "Nous pensons acheter dans 6-8 ans, pour 40 % de la valeur de départ", envisage Jean-Michel Mignot. Perles d’Anjou a pris la forme d’une SCIC ouverte à l’économie participative. Déjà 750 000 euros ont été levés par la prise de parts de 1 000 euros l’unité par des agriculteurs, des salariés, des consommateurs et des institutionnels. L’objectif est d’atteindre 2 millions d’euros de financement participatif d’ici 2024-2025.
