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Le Mans et ses 24 Heures accélèrent sur l’hydrogène
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Le Mans et ses 24 Heures accélèrent sur l’hydrogène

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Avec la mise en service d’une première station de distribution d’hydrogène au Mans, portée par l'ACO, l'organisateur des 24 Heures du Mans, le territoire pose un premier jalon dans le développement d’un écosystème local dédié à ce carburant.

— Photo : Cédric Menuet - Le Journal des entreprises

Portée par l’Automobile club de l’Ouest (ACO), la première station hydrogène du Mans est opérationnelle, sur le site de l’aéroport d’Arnage. Cette infrastructure qui a nécessité un investissement de 535 000 euros, supporté par l’ACO avec le soutien de la Région Pays de la Loire, du Département de la Sarthe, de Le Mans Métropole et de la CCI, va dans un premier temps alimenter en carburant le premier bus à hydrogène de la ville qui devrait être mis en service en août. Une dizaine d’autres exemplaires vont progressivement le rejoindre, ainsi que différents véhicules à hydrogène, telles que des bennes à ordures, que Le Mans Métropole s'apprête à acquérir.

Les 24 Heures du Mans en pole position

Derrière cette première station de distribution, c’est tout un écosystème local dédié au carburant hydrogène qui se construit peu à peu au Mans. « Pour déployer des véhicules fonctionnant à l’hydrogène, le premier pas, c’est la station. Nous initions le mouvement », déclare Pierre Fillon, président de l’ACO. Une thématique importante pour l’organisateur des 24 Heures du Mans, qui entend engager des véhicules de compétitions à hydrogène lors de l’édition 2024 de la célèbre course d’endurance automobile.

Pour cela, l’ACO s’est doté d’un prototype, afin d‘expérimenter l’hydrogène dans des conditions de course. « Nous travaillons également avec Total, notre partenaire pour la création de la première station, sur le développement d’une plateforme mobile de ravitaillement pouvant fournir 12 kg d’hydrogène en une minute trente, contre 5 kg en 6 minutes actuellement. Ce type de station peut être adaptée aux trains ou aux bateaux », poursuit Pierre Fillon. En attendant 2024, l’ACO phosphore sur la création d’une seconde installation de distribution, à proximité de la première. Un projet à un million d’euros qui pourrait voir le jour en 2021 et qui serait ouvert à tous les véhicules utilisant l’hydrogène.

Un site de production d'hydrogène sous trois ans

Pour l’instant, l’hydrogène distribué au Mans est fourni pas la société allemande Linde, à partir d’énergies fossiles. Ce gaz devrait néanmoins rapidement verdir en s’appuyant sur la société nantaise Lhyfe qui prévoit la mise en service en 2021 d’un site de production d’hydrogène décarboné en Vendée, issue de l’énergie éolienne. « Nous devons nous aussi devenir producteur, assène Stéphane Le Foll, maire du Mans. Dans le cadre de notre plan solaire, nous allons transformer notre excédent de production d’énergie photovoltaïque en hydrogène. »

100 millions d'euros pour lancer une filière hydrogène dans les Pays de la Loire

Outre le solaire, la collectivité entend également s’appuyer sur la biomasse. Selon Stéphane Le Foll, Le Mans Métropole se doterait ainsi sous trois ans d’un site de production d’hydrogène par méthanisation et gazéification. Des projets qui ont d’ores et déjà l’oreille de la région Pays de la Loire. Celle-ci va en effet injecter 100 millions d’euros en dix ans dans le développement d’une filière dédiée à l’hydrogène. D’ici à 2030, la Région veut créer 15 stations de production et distribution d’hydrogène accessibles au grand public et faire rouler ses cars et TER grâce à ce gaz propre. 38 millions d’euros de cette enveloppe seront également consacrés à la R & D en s’appuyant sur les écosystèmes existants, dont celui en émergence au Mans.

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