À Angers, le laboratoire Agrauxine, filiale du groupe nordiste Lesaffre créée en 2014, travaille sur le long terme : Spécialiste du biocontrôle, il élabore des solutions qui vont permettre de réduire les intrants dans l’agriculture ou de stimuler les plantes et favoriser leur rendement, uniquement à partir de micro-organismes, bactéries, champignons ou levures.
Le résultat des projets de recherches menés à Beaucouzé, dans un bâtiment neuf de 1 400 mètres carrés, est ensuite produit à Loches, en Indre-et-Loire, pour être commercialisé. « Mais avant la production et la mise sur le marché, il faut souvent 10 à 15 années de recherche, explique Hugo Bony, directeur général d’Agrauxine by Lesaffre. Nous travaillons sur des enjeux importants puisque la population est croissante sur la planète et qu’il sera nécessaire de la nourrir de manière durable. En 2050, il faudra 56 % d’aliments en plus par rapport à aujourd’hui, pour environ 10 milliards de personnes, sans utiliser plus de surfaces cultivables qu’actuellement, pour éviter une déforestation massive. »
Devenir le leader français du secteur
Actuellement, Agrauxine emploie 52 personnes, 30 à Angers, 15 à Loches et 7 dans différents sites dans le monde, au Brésil, en Italie, aux États-Unis et en Argentine, où l’entreprise possède une station d’expérimentation. « Nous définissons nos axes de recherches en biocontrôle par rapport aux enjeux du marché mondial, précise Hugo Bony. Tous nos produits sont élaborés en interne et nos chercheurs peuvent s’appuyer les travaux des différentes unités du groupe Lesaffre qui emploie environ 500 personnes dans le monde qui travaillent aussi dans le domaine de la recherche. » Lorsqu’un produit est au point, Agrauxine doit ensuite obtenir à chaque fois une homologation dans le pays où elle souhaite le commercialiser. Actuellement titulaire de 64 homologations pour 8 produits dans une vingtaine de pays, l’entreprise, qui réalise plus de 80 % de son chiffre d’affaires à l’étranger, envisage d’en détenir plus de 90 l’an prochain.
« Nous allons investir de nouveaux marchés, comme la Russie et certains pays de l’est de l’Europe, envisage Hugo Bony. Nous lancerons aussi en 2020 une nouvelle gamme pour la bio-nutrition, qui stimule l’activité du sol. » Agrauxine travaille avec des distributeurs, qui sont ses relais dans les différents pays, et veut continuer son développement, avec pour ambition de devenir le leader français des bio-fongicides issus de micro-organismes. L'’an passé, la filiale du groupe Lesaffre a augmenté son chiffre d’affaires de 40 % et a doublé ses effectifs sur les 5 dernières années.
« L’installation dans nos nouveaux locaux va permettre d’accélérer notre développement et d’encaisser notre croissance », espère Hugo Bony. Inauguré en ce début juillet, ce nouveau bâtiment, financé par la société d’économie mixte angevine Alter Eco pour montant de 2,5 M€, offre à Agrauxine le double en termes de surface de laboratoire. Quatre chambres de cultures permettent de mener des essais directement sur les plantes Essais qui sont complétés ensuite directement sur le terrain : 400 sont réalisés chaque année, dans des contextes variés, pour mesurer leur adaptation aux différentes contraintes, entre autres climatiques.