Le groupe d'électronique Eolane veut s'affirmer comme pilier de la réindustrialisation
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Le groupe d'électronique Eolane veut s'affirmer comme pilier de la réindustrialisation

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Basé à Angers, le groupe Eolane veut s'affirmer comme un pilier du secteur de l'électronique en France et jouer un rôle de choix dans la réindustrialisation, tout en se confortant à l'international. Avec l'objectif de passer de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020 à 500 millions d'euros dans quatre ans.

Le groupe Eolane emploie près de 2 500 personnes, dont 1 400 en France — Photo : Groupe Eolane

Henri Juin est catégorique : « Il ne faut plus parler du groupe angevin Eolane ! Quel sens cela peut-il avoir à Valence ou ailleurs en France et dans le monde ? Eolane est un groupe national à culture internationale, leader dans son secteur. » S'il est certes basé à Angers, le groupe de 2 500 collaborateurs, dont un millier à l'étranger, est avant tout une entité française. « Nous avons une vocation industrielle dans chaque région ou chaque pays où nous sommes implantés », confirme-t-il.

Huit secteurs d'activité

Une vocation industrielle que le président du directoire d'Eolane, en poste depuis juin 2019, entend bien affirmer en France et à l'étranger, en poursuivant un plan stratégique de cinq ans, pour faire du groupe un acteur incontournable dans le secteur de l'électronique et plus largement de l'industrie. Avec un atout de poids : Eolane est en capacité de fournir des cartes électroniques, des sous-ensembles et des produits finis pour la plupart des secteurs industriels.

« Nous concevons et fabriquons les cartes électroniques, explique Henri Juin, mais aussi tout l'assemblage associé. Nous pouvons aller pour le client de la R & D jusqu'à la logistique de livraison, en passant par la recherche de fournisseurs, la fabrication et même la certification, avec un laboratoire dédié à Angers. Nous sommes l'usine intelligente et mutualisée de ces clients, dont beaucoup n'ont plus la capacité de concevoir industriellement leurs produits en France. »

Au total, Eolane dispose d'un portefeuille de 700 clients dans huit secteurs d'activité : la défense, le transport, l'énergie, les télécoms, l'industrie, la santé, l'automobile et dans une moindre mesure l'aéronautique. Autant de secteurs pour des marchés régionaux proches de ses différents sites, nationaux avec de grands comptes qui peuvent aussi travailler avec l'étranger, et internationaux, notamment dans le secteur de l'automobile.

« Nous répondons à trois critères de services, ajoute Henri Juin : la proximité, surtout dans les petites séries qui sont notre cœur de marché, l'expertise en termes de R & D pour accompagner le donneur d'ordres dans la fabrication et l'accès au marché : un client va en effet être sensible au fait que l'on puisse fabriquer ses composants dans deux usines pour être plus près de son client final, comme à la fois en France et en Chine par exemple. Nous pouvons aussi accompagner une start-up qui s'ouvre à l'international en fabriquant ses produits sur deux plateformes en Europe et en Asie. »

Une régionalisation au plus près des clients

Outre la France, Eolane possède une unité en Chine de 300 personnes, qui travaille pour le marché asiatique et pour des clients d'origine européenne. Le groupe compte aussi une usine de 300 collaborateurs en Estonie, principalement orientée vers le secteur de l'automobile avec des donneurs d'ordres des pays de l'est de l'Europe. Il est également implanté en Allemagne, avec un site de 50 personnes dédié aux prototypes, et au Maroc où ses deux usines emploient au total 300 salariés. « Nous y développons des produits plus low-cost, précise, Henri Juin, qui nécessitent plus de main-d'œuvre qu'en France, pour des voitures électriques ou des engins électriques, par exemple. » Environ 1 000 personnes travaillent pour le groupe en dehors du territoire français et 1 400 dans l'hexagone, soit près de 2 500 au total, pour un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros en 2020.

Créé dans les années quatre-vingt par Paul Raguin, Eolane a connu un fort développement depuis 30 ans avec plusieurs opérations de croissance externe. En 2017, le dirigeant angevin a ouvert son capital au fonds français Hivest Capital Partners, lequel a renforcé sa participation en 2019. Dès son arrivée, le fonds de capital-investissement a entamé une réorganisation du groupe, en spécialisant les différents sites d'Eolane sur le territoire national, tout en se séparant plusieurs unités, entre autres à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), Vailhauquès (Gard) et aux Ulis (Essonne). Le groupe a conservé 6 sites en France. En Maine-et-Loire, il compte 300 collaborateurs à Angers, dont une centaine travaille au siège, et possède une autre unité de 400 personnes à Combrée, dans le nord du département. « Il y avait auparavant beaucoup de sites, dont certains avaient des tailles réduites, avec des usines dédiées aux cartes électroniques et d'autres à leur intégration, même si certaines possédaient les deux activités, explique Henri Juin. Nous avons fait le choix stratégique de rassembler hiérarchiquement ces sites en trois régions, Bretagne, Centre et Est, avec des implantations plus fortes et surtout qui peuvent répondre à l'ensemble des problématiques de leurs clients sur leur territoire. »

L'usine de Douarnenez (Finistère) rayonne ainsi sur l'ensemble de la Bretagne, celles d'Angers et Combrée couvrent le Centre jusqu'au bassin parisien, et trois sites dans l'Oise, l'Ardèche et la Drôme, travaillent pour une clientèle d'un grand secteur Est. Pour le moins en ce qui concerne les clients français : « Tous ces sites ont aussi vocation à travailler pour une clientèle européenne, en Angleterre ou en Allemagne par exemple, plus indirectement pour les États-Unis via nos donneurs d'ordres. »

S'agrandir en France et à l'étranger

Le maillage du territoire français d'Eolane n'est pas encore complet, et le groupe souhaite le renforcer encore, ce qui lui permettrait du même coup d'étoffer ses capacités dans le domaine de l'aéronautique, où il est encore peu présent. « Nous ne le sommes pas beaucoup non plus en France dans le secteur de l'automobile, ajoute Henri Juin. Ce renforcement se fera par acquisition. Nous sommes attentifs actuellement pour d'éventuelles reprises dans le Sud-Ouest en aéronautique et dans l'est de la France en industrie plus lourde. » Des acquisitions que le groupe envisage sur le territoire national, mais également à l'étranger, comme en Chine où il réalise 50 millions d'euros de chiffre d'affaires. « La croissance externe se fera pour moitié en France et pour l'autre moitié en Chine, précise Henri Juin. Nous étions à 300 millions de chiffre d'affaires en 2020. Nous voulons atteindre à 500 millions d'euros d'ici quatre ans. » Un bond en avant qu'Eolane prévoit de franchir pour 50 % grâce à des acquisitions.

Pour grandir aussi de manière endémique, le groupe s'est restructuré, en régionalisant ses unités et avec des investissements réguliers : 7 millions d'euros en 2020, dont 5 millions d'euros en France. « En 2021, nous envisageons d'investir environ 10 millions d'euros, ajoute Henri Juin, dans l'outil industriel pour nous moderniser, dans l'économie d'énergie sur plusieurs sites et dans la digitalisation, ce qui sera la part la plus importante. »

Sur le marché de l'électronique professionnelle, Eolane veut continuer de jouer les premiers rôles en France et gagner aussi des marchés à l'étranger. Il s'est pour cela mis en ordre de marche en se réorganisant et en confortant ses trois pôles français, capables de répondre aux problématiques d'une clientèle tout aussi locale qu'internationale. Le groupe entend aussi être un acteur incontournable dans la relocalisation entamée sur le territoire français. Il a d'ailleurs participé à la fabrication des 10 000 respirateurs commandés par l'État au début de la crise sanitaire au printemps 2020.

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