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Le groupe Boisseau va fabriquer ses maisons modulables en usine
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Le groupe Boisseau va fabriquer ses maisons modulables en usine

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Le groupe Boisseau va créer en janvier une nouvelle entité pour fabriquer des maisons en usine. Il s’agit d’une nouvelle phase de diversification pour cette PME du bâtiment basée dans le Maine-et-Loire qui emploie désormais 150 salariés.

Charles Boisseau souhaite créer une unité dédiée à la préfabrication des maisons de la marque Boisseau Hors Site. — Photo : Boisseau Bâtiment

Le groupe Boisseau est sur le point de se lancer dans la construction de maisons fabriquées en usine. Une nouvelle étape pour cette PME du bâtiment de Botz-en-Mauges, dans le Maine-et-Loire, qui s’est considérablement développée. Lorsque Charles Boisseau a succédé à son père à la tête de l’entreprise familiale de maçonnerie il y a 23 ans, celle-ci employait 17 personnes et travaillait à la fois en rénovation et pour la construction de pavillons individuels. Avec aujourd’hui 150 salariés pour 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, le groupe Boisseau, s’est diversifié : Boisseau Bâtiment, avec 135 personnes, a conservé l’activité de rénovation et construit désormais majoritairement des lotissements, des petits immeubles d’habitation ou de bureaux, des bâtiments professionnels ou pour des collectivités. Boisseau Ravalement, avec 5 salariés, et l’entreprise Gouraud, qui emploie 15 collaborateurs près de Saint-Nazaire, viennent compléter les activités du groupe, qui s’est aussi lancé dans la promotion immobilière. Le groupe rayonne dans le Maine-et-Loire, en Sarthe et en Loire-Atlantique, réalisant 80 % de son chiffre d’affaires dans l’agglomération nantaise. Début 2020, naîtra une nouvelle filiale, Boisseau Hors Site, pour attaquer un marché encore balbutiant, celui de la maison modulable préconstruite en atelier.

Une construction au coût moins élevé

En septembre, le groupe Boisseau a dévoilé au grand public trois premiers modèles de maison modulable : fabriquées en usine, évolutives, elles sont bâties en une à deux journées. « En France, ce concept est encore très peu développé, constate Charles Boisseau, le président de la PME, beaucoup moins qu’en Allemagne ou dans les pays nordiques où cela représente environ 15 % du marché. Cette méthode va s’imposer peu à peu, car elle présente de nombreux avantages, entre autres sur le plan écologique : la pose en une journée réduit par exemple les nuisances et le transport. Dans dix ans, ce sera un marché à part entière, car il est indispensable de baisser les coûts de construction et de réduire l’empreinte carbone. »

Ce coût, également, pourrait être un argument de poids : actuellement similaire à celui d’une construction traditionnelle, soit environ 1 400 euros le mètre carré, Charles Boisseau entend bien parvenir à le faire descendre à 1 250 ou 1 300 euros. Cela permettra à la PME de capter une autre clientèle, tout en continuant son activité de construction traditionnelle pour laquelle Boisseau Bâtiment est même devenu il y a quelques années une entreprise générale, pouvant ainsi proposer une offre globale avec tous les corps de métier.

Une usine de production duplicable

Si trois modèles de maison ont pour l’heure été conçus, l’entreprise ne veut pas s’arrêter là. Son dirigeant entend garder un coup d’avance et travaille sur un projet de bâtiment collectif : « Le principe est le même, nous l’avons déjà élaboré mais il doit répondre à des normes sismiques, précise-t-il. Ce que l’on souhaite, c’est pouvoir fabriquer en série dans l’usine. On pourra bâtir ainsi des résidences pour étudiants, des immeubles collectifs, des bureaux, pourquoi pas des crèches, toujours sur ce même principe de construction modulable préfabriquée et installée en seulement quelques jours. »

Dans un premier temps, c’est Boisseau Bâtiment qui assurera la fabrication, mais la volonté est que la nouvelle filiale puisse le faire rapidement elle-même dans une usine dédiée, sur le site de Botz-en-Mauges ou dans les environs. En Allemagne récemment, en Espagne tout prochainement, Charles Boisseau part donc à la rencontre d’industriels susceptibles de fournir à la PME l’outil de fabrication : « Nous allons investir environ un million d’euros dans une chaîne de production, prévoit le dirigeant, renforcer nos effectifs et constituer des équipes. L’objectif est de s’affirmer comme un acteur fiable sur ce nouveau marché dans la région, puis pourquoi pas ailleurs, en Ile-de-France par exemple, avec d’autres unités de production, puisque le modèle de l’usine sera duplicable. »

Avec la création de cette filiale, la « maison Boisseau » veut aussi réaffirmer son ancrage local. À Botz-en-Mauges en effet, on associe le nom de Boisseau à l’activité de maçonnerie depuis au moins l’an 1650… Aussi, pour préparer l’avenir et garantir la pérennité de l’entreprise, le dirigeant a récemment intégré au capital un jeune collaborateur. Il a également en tête d’autres projets, comme celui de la construction bois, avec laquelle l’entreprise pourrait un jour de nouveau se diversifier. Charles Boisseau a même repéré, dans le village, le site d’une ancienne usine qui pourrait parfaitement convenir à cette activité.

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