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Le fonds de soutien aéronautique épaule Meggitt dans son projet d’usine
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Le fonds de soutien aéronautique épaule Meggitt dans son projet d’usine

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L'entreprise Meggitt, installée en périphérie d’Angers, a été nommée parmi les lauréats du fonds de modernisation aéronautique, dans le cadre du plan de relance. Avant la crise, le sous-traitant aéronautique espérait un déménagement dans les prochaines années sur un nouveau site dans l’agglomération angevine. Le projet est toujours d’actualité, mais le chemin sera encore long.

Le site Meggit d'Avrillé a été construit en 1961. Son projet de nouvelle usine est soutenu par France relance dans le cadre du fonds de soutien à la filière aéronautique. — Photo : Olivier Hamard JDE

Depuis le 19 novembre, dans le cadre du plan de relance du gouvernement, 52 nouveaux projets sont lauréats du fonds de soutien à la modernisation, à la diversification et au verdissement des procédés de la filière aéronautique. Parmi eux, celui de l’entreprise Meggitt, à Avrillé (Maine-et-Loire), qui emploie plus de 300 personnes dans l’assemblage d’équipements de très haute technologie pour l’aéronautique civil et militaire. Marc Guiborel, le directeur général de l’entité angevine du groupe britannique Meggitt (12 000 salariés sur 50 sites dans le monde) , faisait part dans nos colonnes, mi-2019, de son souhait de quitter l’historique usine Artus d’Avrillé, vieille de 60 ans, pour un équipement industriel plus adapté et ainsi accompagner la croissance.

Un projet de plusieurs dizaines de millions d’euros

"Le projet (de Meggitt Avrillé, NDLR) vise à remplacer l’ancienne usine actuelle vétuste par un site industriel moderne. Cet investissement permet d’ancrer sur le territoire angevin l’activité économique actuelle, et permet la croissance future", décrit le document présentant les nouveaux lauréats du fonds de modernisation aéronautique. Construite en 1961, l’usine d’Avrillé est en effet devenue obsolète, même si elle reste la plus importante d’une des branches du groupe britannique Meggitt, aux côtés de quatre autres unités industrielles, une à Toulouse, une au Vietnam et deux aux États-Unis. Mais dans les faits, son remplacement par un autre site n’est pas si simple : « Pour l’instant, c’est toujours un projet, tempère Marc Guiborel, et il se monte à plusieurs dizaines de millions d’euros. Ce soutien financier dans le cadre du fonds de soutien aéronautique permet de franchir une nouvelle étape. Il ne sera bien évidemment pas suffisant et nous cherchons toujours d’autres aides et d’autres financements. »

La future usine dans l’agglomération angevine

Au-delà du bouclage financier, d’autres obstacles sont aussi à franchir. En premier lieu, le projet n’a toujours pas l’aval des décideurs : « Même si je parviens à boucler le plan de financement, cette décision finale reviendra aux actionnaires du groupe, ajoute Marc Guiborel. Pour l’instant, ils n’ont pas encore donné leur accord. » Le site sur lequel pourrait s’implanter cette future usine n’est pas non plus totalement arrêté. « Il faudrait un terrain de 5 hectares environ sur lequel un investisseur construirait des locaux vides que nous aménagerions et louerions sur une longue durée », nous confiait Marc Guiborel en juin 2019, ajoutant qu’il souhaitait voir cette usine installée dans l’agglomération angevine. La communauté d’agglomération Angers Loire Métropole et ses élus soutiennent le projet et ils accompagnent l’usine dans la recherche d’un terrain.

Une perte de chiffre d'affaires en 2020

Reste un dernier paramètre qui était, quant à lui, encore imprévisible il y a un an et demi : la crise du Covid-19. En 2019, le site d’Avrillé voulait déménager pour accompagner la croissance de cette branche du groupe dans un secteur porteur. Aujourd’hui, la donne a changé et la filière aéronautique est pour l'instant en souffrance. Marc Guiborel craint que cette baisse d’activité ne soit constante « pendant au moins les trois années à venir. ». Si l’aéronautique militaire se maintient, l’aéronautique civile, qui représente 60 % de l’activité du site Meggitt d’Avrillé, enregistre une baisse de 40 % depuis le début de la crise. L’entreprise angevine devrait ainsi voir son chiffre d’affaires amputé de 40 millions d’euros cette année : de 110 millions en 2019, il se situera en effet autour de 70 millions d’euros en 2020.

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