Deux inaugurations de magasins en moins d’un an. Après son implantation en centre-ville du Mans au printemps 2017, Le Fenouil Biocoop a ouvert début février son cinquième magasin dans l’agglomération, au bord de la rocade sud. « Nos magasins de Sargé-Lès-Le Mans et de Ruaudin arrivaient à saturation. L’occasion de s’installer dans un local existant, avec une bonne visibilité s’est présentée au bon moment », indique Frédérique Carlier, directrice générale de la coopérative. Le spécialiste de l’alimentation biologique dispose ainsi des 590 m² de surface de vente d’un ancien supermarché Dia, dans une zone comptant plusieurs professionnels de la santé. Une clientèle susceptible de rejoindre les habitués des Biocoop saturés de l’agglomération. Mais pas que. « Nous sommes proches des Sablons. Si l’on milite pour une bio proche de tous, autant être à côté d’un quartier populaire. D’ailleurs, les habitants sont contents de retrouver avec nous un magasin de proximité. Notre idée, c’est de leur faire découvrir nos produits », poursuit la dirigeante. Un élargissement de la clientèle qui passe également par le web. L’espace de vente accueillant un point de retrait des achats effectués sur internet propre aux cinq Biocoop manceaux. « C’était une demande. Nous avions une zone arrière de réserve et une chambre froide existante sur ce bâtiment qui permettent l’organisation de ce service. » Le Mans étant magasin test du réseau Biocoop pour ce nouveau service.
10% de croissance
Avec ce dernier point de vente, l’enseigne génère 13 emplois, poussant ainsi ses effectifs à 80 personnes. Le Fenouil Biocoop profite également de la bonne tenue du marché de l’alimentation biologique puisque l’entreprise a généré 17 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année passée, en hausse de 10%. « Bien sûr, il y a la croissance générée par le nouveau magasin du centre-ville, mais cette progression se retrouve également sur les autres. Le marché bio connaît une poussée qui profite à toute la distribution alimentaire. Même si les grandes enseignes en bénéficient davantage par leur pression publicitaire. » D’où ce besoin de visibilité en maillant l’agglomération mancelle. Car depuis cinq ans, le développement du Fenouil s’est en effet accéléré. La coopérative ne comptait à l’époque que ses deux magasins de Sargé-Lès-Le Mans et de Ruaudin. Le troisième est créé en 2012 dans le quartier de l’Université. Puis viennent les deux derniers en 2017 et 2018. Des investissements importants que le statut de coopérative de consommateurs n’entrave pas. « C’est vrai que nous avons une forme de gouvernance originale, avec 18 000 coopérateurs possédant une part sociale de l’entreprise. Huit d’entre eux siègent au conseil de surveillance. Les décisions sont basées sur un équilibre entre les clients, les producteurs et les salariés. C’est une source de réflexion en interne, c’est sain », explique Frédérique Carlier. Quant à la possibilité d’élargir encore plus la toile du Fenouil, la directrice de la coopérative joue la modération. « Voyons déjà comment fonctionne les derniers magasins, on verra après ! »
