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Le fabricant d'imprimantes Evolis table sur une reprise à partir de septembre
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Le fabricant d'imprimantes Evolis table sur une reprise à partir de septembre

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Leader mondial des imprimantes à cartes et des solutions d’identification, Evolis a subi lui aussi la crise, mais sa présence internationale lui a permis de conserver un flot d’activité. Freiné dans son développement, le groupe angevin mise sur un redémarrage après l’été pour retrouver son volume d’affaires d’avant la crise.

Le groupe angevin Evolis a continué de produire un peu pendant le confinement pour répondre à des demandes à l'international. — Photo : Evolis

Avec ses filiales en Chine, aux États-Unis ou encore en Inde et une présence dans 180 pays, le président d’Evolis Emmanuel Picot a très vite compris que le coronavirus allait dérégler la machine économique mondiale : « Grâce à notre filiale locale, nous avons vite évalué l’impact d’un arrêt de la Chine, qui allait bloquer toute l’Asie. J’étais moi-même début février au Japon et à Singapour et les mesures de protection étaient déjà importantes. Nous n’avons toutefois pas imaginé l’ampleur de cette crise sanitaire, ni son impact sur l’économie mondiale », relate le dirigeant angevin.

Peu de commandes mais une activité continue

Pays après pays, l’épidémie a touché le monde. Cette prise de conscience rapide et l’internationalisation du spécialiste des imprimantes à cartes et de solutions d’identification lui ont permis, sur son site angevin de Beaucouzé, de vite prendre des mesures de protection sanitaire pour continuer de produire dès le début du confinement. « Mi-mars, la Chine et l’Asie ont un peu redémarré tandis que l‘Europe a connu une chute progressive, indique Emmanuel Picot. Puis ont suivi l’Amérique du Nord, du Sud et l’Inde. Nous avons ainsi trouvé le moyen d’avoir une activité. Notre niveau de commandes est resté bas mais nous avons toujours eu un flot de demandes et nous n’avons pas perdu de client. » Le site de Beaucouzé, qui emploie 280 personnes sur les 380 salariés du groupe, a ainsi fonctionné à un rythme très ralenti avec des équipes réduites, sur la base du volontariat. Une vingtaine de collaborateurs ont travaillé en production pendant les trois premières semaines, avant une montée en puissance progressive.

Se fixer des objectifs, même sans visibilité

Dès le début de la crise sanitaire en France, un comité restreint a piloté depuis Angers tout le groupe Evolis à distance : « C’est une période à la fois inquiétante, témoigne Emmanuel Picot, mais excitante et très stimulante, qui impose de se réinventer, de sortir de nos schémas et de nos croyances. C’est une situation d’urgence inédite, où il faut décider vite, continuer à se fixer quand même des objectifs avec une visibilité faible, sans savoir réellement où mettre le curseur en termes d’investissements, de charges ou de frais de fonctionnement. »

Emmanuel Picot, cofondateur et président d'Evolis — Photo : Evolis

L’urgence, pour Emmanuel Picot, a d’abord été de préserver sa trésorerie. Ce qui a amené le dirigeant angevin à faire des choix. « Nous avons gardé tout le monde et tenu à maintenir l’ensemble des salaires des collaborateurs, poursuit-il, en utilisant le chômage partiel avec respect et modération mais aussi vigilance. Mais le versement de dividendes aux actionnaires et les augmentations envisagées pour les cadres et dirigeants ont été annulés. »

Fermeture de la filiale au Japon

Evolis a également gelé une partie des embauches prévues et des investissements envisagés ont été ajournés. De même, le groupe a décidé de fermer la filiale japonaise qu’il avait ouverte en 2019 « C’est un marché au fort potentiel mais difficile et qui demande du temps, explique Emmanuel Picot. 2019 et le démarrage comptent un peu comme une demi-année et 2020 sera une année blanche. On ne pouvait donc guère espérer un premier retour sur investissement avant fin 2022. On y retournera peut-être, mais pour l’instant nous allons nous appuyer sur notre filiale de Singapour et nos partenaires sur place. »

Après avoir dépassé les 90 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, l’entreprise angevine envisageait d’atteindre 100 millions d’euros d’ici quelques années. La crise est venue bouleverser son plan de marche. « Au premier semestre, nous serons sans doute en baisse de 30 %, constate Emmanuel Picot, et jusqu’à fin août, on sait que ce sera difficile. Personne ne peut prévoir la suite, ni savoir comment cela va redémarrer en septembre. Pour cette fin d’année, nous allons quand même essayer d’atteindre en six mois le même chiffre d’affaires qu’au second semestre 2019. C’est ambitieux mais c’est aussi notre rôle de l’être. »

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