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L’Atelier du ferment pousse sa croissance jusque dans les grandes surfaces
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L’Atelier du ferment pousse sa croissance jusque dans les grandes surfaces

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À L’Huisserie (Mayenne), L’Atelier du ferment connaît une croissance de 60 % de sa production. Après avoir séduit le réseau Biocoop, la jeune entreprise qui produit et commercialise des kéfirs de fruit fait son entrée dans la centrale d’achat de Système U et chez Monoprix. La PME va devoir pousser ses murs pour la quatrième fois.

Marjolaine Nantillet, DG, et Sylvie Hudel, présidente de l’Atelier du ferment, ont créé leur entreprise en 2019 — Photo : Rémi Hagel

Ils ont trois mois pour faire leurs preuves. Depuis le 23 mai, les kéfirs de fruits bio de L’Atelier du ferment, une boisson fermentée légèrement gazeuse, commencent à être diffusés par la centrale d’achat de Système U. Un test jusqu’à fin août devant déboucher sur un référencement permanent en cas de succès. Des discussions sont aussi en cours avec d’autres centrales d’achat des géants de la grande distribution.

La PME mayennaise de 10 salariés, créée en 2019 par une mère et sa fille, Sylvie Hudel et Marjolaine Nantillet, connaît parallèlement une autre étape importante de son développement : début avril, elle a été retenue par Monoprix pour produire sa marque de distributeur (MDD) avec un objectif de 120 000 bouteilles en 2023.

Reconversion gagnante

L'aventure entrepreneuriale commence en 2018. Infirmière, Sylvie Hudel cherche à se reconvertir, tandis que sa fille termine ses études d’agronomie. Toutes deux expérimentent la production de kéfir de fruits dans leur cuisine, puis commencent à en vendre sur les marchés. "En un an, nous avons écoulé 10 000 bouteilles. Nous avions la preuve de concept", raconte Marjolaine Nantillet. Les deux femmes s'associent alors pour créer L’Atelier du ferment. Un premier local de 50 m2 est loué, puis un deuxième, plus grand (100 m2). Les kéfirs de fruits trouvent leur public, engendrant une croissance de production de 60 % annuelle. La distribution d’abord locale, devient régionale (notamment dans les magasins Chlorophylle à Nantes), et prend une dimension nationale lorsque L'Atelier intègre le réseau Biocoop France en 2021 et se déploie à Paris, grâce à un grossiste.

Une première levée de fonds en 2021 (montant non communiqué) permet de financer cette montée en puissance de l’activité, pour la commercialisation nationale, puis l’acquisition d’un nouvel atelier de 600 m2 à L’Huisserie (Mayenne) début 2022. "Nous sommes de nouveau à l’étroit. Nous prévoyons une extension d’environ 1 000 m2 pour fin 2024", glisse la jeune dirigeante, qui reste discrète sur son chiffre d’affaires. Une deuxième levée de fonds est à l’étude pour la fin 2023. Celle-ci financerait en partie l’agrandissement des locaux, ainsi que l'acquisition d'une nouvelle ligne de production, accompagnée d’un ERP permettant une optimisation des flux.

L’Atelier du ferment occupe un bâtiment de 600 m2 depuis 2022, mais envisage déjà une extension de 1 000 m2 pour fin 2025 — Photo : Rémi Hagel

Objectif : un million de bouteilles

En 2022, L’Atelier du ferment a produit et vendu 120 000 bouteilles. "Nous prévoyons le double pour 2023, pour atteindre le demi-million de bouteilles vendues depuis notre création. Nous avons pour objectif de dépasser le million dans deux ans", poursuit la co-dirigeante, qui table sur une croissance de 50 % en 2023. L’entreprise pense passer de 10 à 15 collaborateurs d’ici la fin 2023.

Distribué dans 900 points de vente et plus de 250 Monoprix dans l'Hexagone, L’Atelier du ferment s’apprête à se développer à l'international. Il a reçu des demandes à la suite de sa participation au SIAL (salon de l’alimentation) en octobre 2022. "L’idée est d’ouvrir l’export sur les pays limitrophes (Belgique, Suisse, Angleterre, NDLR) avant la fin de l’année", annonce Marjolaine Nantillet.

Les deux dirigeantes récoltent les fruits de leur audace. "Avec notre gamme historique, nous avons été les premiers à intégrer les réseaux de distribution bio. Aujourd’hui, beaucoup d’autres acteurs ont suivi. Avec notre deuxième gamme dédiée à la grande distribution (avec des parfums grand public), nous sommes également les premiers. Nous ouvrons un marché. D’ailleurs, pour nos tests, les gérants de grande surface ne savaient pas dans quel rayon nous placer. Finalement, les meilleurs résultats sont obtenus au rayon des jus de fruits frais. "Parvenir à séduire les grands commerçants avec un produit artisanal n’était pas gagné d’avance. "C’est un travail de longue haleine et je suis vraiment fière d’attirer l’œil des centrales d’achat".

Standard pour la consigne

Engagées, les deux femmes défendent également la consigne des bouteilles. Elles ont été retenues pour le projet pilote national du réseau Biocoop. "Aujourd’hui, toutes les MDD de Biocoop sont à notre format, notre bouteille sert de standard à tous les acteurs du soft qui veulent être référencés chez eux". Ces bouteilles standardisées peuvent être récupérées et lavées localement.

Enfin, L'Atelier du Ferment va sortir un nouveau produit. Il a collaboré avec une brasserie afin de créer une bière blanche, fabriquée à partir des coproduits du kéfir (notamment les citrons), aujourd’hui compostés. Rendez-vous cet été pour sa sortie.

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