Sur un marché du lait français dominé par les marques distributeur à 54 %, Lactel reste la première marque entreprise avec 18,2 % de parts de marché, soit 375 millions de litres de lait vendus, devant Candia (14,1 %) et C’est qui le patron ?! (2,8 %). La marque phare du groupe agroalimentaire mayennais Lactalis (85 000 employés, 22 milliards d'euros en 2021) veut s’afficher en "leader responsable". "Nous sommes conscients du rôle que nous avons à jouer dans cette transition nécessaire et de l’impact que nous avons sur notre environnement. Être leader nous oblige à apporter des réponses sur ces sujets d’importance", expose Anne Charlès-Pinault, directrice générale de Lactel (466 M€ de chiffre d'affaires), qui regroupe plus de mille salariés dans six laiteries à Vitré et L’Hermitage (Ille-et-Vilaine), Montauban (Tarn-et-Garonne), Rodez (Aveyron), Clermont (Oise) et Petit-Fayt (Nord).
Un projet d’entreprise RSE a été engagé en 2018 et a obtenu le niveau 3 sur 4 à l’audit Afnor pour la norme ISO 26000 sur la responsabilité sociétale.
Film plastique avec 50 % de matière recyclée
Ce projet prévoit d’agir sur trois piliers : le lait, l’humain et la planète. Partie intégrante de la feuille de route RSE du groupe Lactalis, Lactel amplifie ses efforts pour améliorer la circularité de ses emballages. "Les bouteilles sont fabriquées dans nos laiteries pour éviter d’avoir à transporter du vide", décrit Anne Charlès-Pinault. En 2021, Lactel a contribué à concevoir avec Ineos la première bouteille au monde en plastique recyclé R-PEHD. Deux millions de ces bouteilles ont pu être produites et écoulées en 2022. L’objectif est d’atteindre sept millions en 2025. Par ailleurs, les films utilisés pour regrouper les packs de bouteilles comprennent du plastique recyclé. Intégrant dans un premier temps un plastique composé à 20 % de matière recyclée en 2016, Lactel est passé à 50 % à partir de 2021. Désormais, l’ambition est d’appliquer ce plastique recyclé pour moitié à l’ensemble des volumes de films de regroupement d’ici 2025.
Sur la fin de vie des emballages, dès ce printemps vont apparaître dans les linéaires des bouchons de lait jaune. "Cela va interpeller le consommateur dans un univers du lait bleu et blanc", pour lui rappeler la nécessité de jeter la bouteille dans un bac de tri jaune.
Management environnemental
Par ailleurs, l’industriel conduit des démarches sur ses outils de production pour réduire l’empreinte carbone et la dépendance aux énergies fossiles. Deux laiteries sur les six que compte Lactel (Rodez et Montauban) ont été certifiées ISO 14001, une norme qui définit les critères d'un système de management environnemental. Les autres le seront d’ici la fin 2023. Lactalis mène également des projets pour développer le recours aux énergies renouvelables (chaufferie biomasse, panneaux photovoltaïques ou récupération de chaleur d’incinérateur). "Il y aura des investissements", assure la directrice, sans en dévoiler les montants.
Sur l’humain, en interne, Lactalis déploie tous les deux ans un "baromètre managérial", une enquête anonyme à laquelle tout salarié peut répondre sur des ordinateurs mis à disposition en libre-service dans les laiteries. Des plans d’action en découlent. Par ailleurs, Lactel a formé tous ses managers à la sécurité des salariés. Ses cadres réalisent des visites de sécurité au poste de chaque opérateur, observant puis échangeant avec les salariés concernés.
Les 30 ans de la filière bio
Sur le lait, l’industriel rappelle son exigence sur la qualité, sur les process UHT évitant le gaspillage et le soutien à la transition agroécologique des quelque 2 500 éleveurs qui l’approvisionnent. Il marquera en 2023 le 30e anniversaire de sa filière de lait bio. Quoique ralenti en France, le marché bio reste un créneau à défendre, Lactel en est la marque dominante avec 22 % de parts de marché en volume. "Il y a deux-trois ans compliqués, mais ce n’est qu’un passage. On y croit", promet Anne Charlès-Pinault.
