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Lacroix Electronics imagine en Anjou son usine de demain
Maine-et-Loire # Électronique # Investissement

Lacroix Electronics imagine en Anjou son usine de demain

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Le groupe nantais Lacroix envisage la construction d’une nouvelle usine dans le Maine-et-Loire pour remplacer son site actuel de Montrevault-sur-Evre. Un projet d’envergure et innovant : depuis plusieurs décennies, on n'a plus bâti d’usine en France dans le secteur de l'électronique.

Le groupe Lacroix emploie actuellement 460 personnes dans son usine de Montrevault-sur-Evre — Photo : Groupe Lacroix

Le groupe nantais Lacroix s’est lancé un énorme défi : ouvrir fin 2021, à la campagne, une usine du futur, dite « 4.0 ». Le projet de cette unité de production de systèmes électroniques, baptisé « Symbiose » et qui remplacerait le site de Montrevault-sur-Evre (Maine-et-Loire) de la branche Lacroix Electronics, est bien avancé et sera défini précisément en fin d’année.

Technologie, environnement et qualité de vie au travail

Depuis la fin des années 1990 et les délocalisations dans le secteur électronique, on n’a pas construit d’usine d’envergure dans ce secteur en France. « Mais aujourd’hui, explique le président de Lacroix Group Vincent Bedouin, si on veut garder notre savoir-faire et l’activité en France, il faut investir. »

D’octobre à décembre 2018, la première phase du projet Symbiose a consisté à concevoir une usine de demain, et un éventuel réaménagement du site actuel a même été étudié.

« Nous voulons que cette future usine soit une référence pour les autres sites du groupe. »

Mais le site de 12 000 m² est plus que centenaire, érigé il y a 110 ans pour fabriquer, à l’époque, du matériel pour les mineurs. Acquis par le groupe Lacroix il y a une vingtaine d’années, loin d’être vétuste, puisque 460 personnes y travaillent chaque jour dans un secteur de pointe, il a quand même l’âge de ses poutrelles. Et sa restructuration soulèverait de nombreux problèmes, comme celui de la production pendant la phase de travaux. « Il est donc envisagé de construire une nouvelle usine, explique Eric Meynet, chef de projet Symbiose pour le groupe Lacroix (4 000 salariés), avec trois axes essentiels, technologique, environnemental et sociétal. En imaginant un site ultramoderne et à la pointe de la technologie, écoresponsable et privilégiant la qualité de vie au travail. »

Doubler la production

La future usine Lacroix intégrerait des technologies de pointe, telles que des cobots, des véhicules à guidage automatique, et serait connectée avec les fournisseurs et les clients… « L’enjeu est de conserver une activité manufacturière comme nous le faisons aujourd’hui, précise Dominique Maisonneuve, responsable de l’industrie du futur pour Lacroix Electronics, tout en utilisant les outils de demain, pour plus de productivité, dans les meilleures conditions. »

Une production que le site voudrait voir doubler à terme, comme son chiffre d’affaires (88 M€ en 2017), avec sensiblement le même effectif. Mais cette dynamique 4.0, Lacroix Electronics ne la veut pas propre au site angevin. Elle a aussi démarré ailleurs, puisque toutes les entités sont déjà connectées entre elles et qu’elle est tout autant lancée en France que dans les autres usines du groupe, en Allemagne, en Tunisie ou encore en Pologne. « D’autres choses sont déployées dans nos autres sites et nous voulons que cette future usine soit une référence pour eux », indique Dominique Maisonneuve.

Transformer l’organisation avant le déménagement

L’usine 4.0 de Lacroix, si elle voit le jour, devrait s’implanter non loin de Montrevault-sur-Evre, au maximum à 20 minutes par la route, sur un terrain de 5 à 10 hectares, et coûter plusieurs dizaines de millions d’euros. En tenant compte de la proximité des grands axes, des déplacements des salariés, de l’environnement et du coût d’implantation…

« Ce projet va aussi créer de l’émulation pour toute la filière de l'électronique. »

Le projet s’affine peu à peu : d’ici septembre, il s’agit de choisir le lieu, d’élaborer un budget précis pour la faisabilité et un planning. « Un concours a été lancé pour fin mars auprès de trois architectes, précise Eric Meynet, à qui nous avons fourni un cahier des charges précis. Les travaux débuteraient en fin d’année pour une livraison fin 2021. » Dans l’usine actuelle, on se prépare à cette mutation. « Nous sommes déjà entrés dans cette approche d’optimisation, confie Emmanuelle Landru, directrice du site de Montrevault-sur-Evre. Nous voulons transformer toute l’organisation avant de déménager, avec des méthodes de gestion de la production globale pour être prêts le jour J. »

Avec cette usine 4.0, Lacroix Electronics voudrait aussi, à la campagne, attirer de jeunes talents. Le groupe y installerait un centre de formation et pour monter ce projet, il s’est ouvert aussi à des partenaires, grands groupes ou entreprises locales : Microsoft, EDF, PTC ont déjà rejoint l’aventure et d’autres vont leur emboîter le pas. « Ils apportent leurs compétences et sont force de proposition, ajoute Dominique Maisonneuve. Cela leur donne l’opportunité d’expérimenter des choses. Pour la filière de l’électronique, ce projet va aussi créer de l’émulation et son ouverture aux partenaires va permettre à tout l’écosystème d’en bénéficier. »

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