Installée depuis 1969 dans une usine de 25 000 mètres carrés, le producteur de boissons sans alcool L’Abeille envisage un déménagement en 2020 sur un site deux fois plus grand à Mazières-en-Mauges (Maine-et-Loire), en créant une centaine d'emplois. L’Abeille, la petite entreprise de limonades créée en 1876 et qui porte toujours le nom de la jument avec laquelle son fondateur René-Philippe Uzureau effectuait ses livraisons, avait emménagé à la fin des années 1960 en lisière de Cholet.
« La ville nous a rattrapés, sourit Jean-Claude Olivier, le directeur général de L’Abeille. Nous souhaitions initialement nous agrandir mais l’usine actuelle est désormais trop enclavée et il n’y avait pas de possibilité d’extension sur place. Il nous fallait donc trouver un autre lieu. » Tout près, à Mazières-en-Mauges, L’Abeille va pouvoir ainsi continuer dans un peu plus de deux ans son expansion.
Le lait, une niche à développer
Intégrée depuis 2009 au groupe LSDH (La Laiterie de Saint-Denis-de l’Hôtel) basé dans le Loiret, qui compte 1 800 salariés et réalise près de 750 millions d’euros de chiffre d’affaires, L’Abeille ne produit quasiment plus de limonade mais s’est fait une spécialité dans l’embouteillage des boissons gazeuses, pour des marques de distributeurs et en sous-traitance pour certaines marques de renom. Elle ne réalise en effet que moins d’un pour cent de son activité avec les produits de sa propre marque. « Depuis 6 à 7 ans, confie Jean-Claude Olivier, nous connaissons une légère baisse de la consommation des boissons gazeuses, mais il existe d’autres niches à développer, comme le lait, avec la proximité de nombreux producteurs dans les Mauges. Cela devient vital pour nous de faire autre chose que des boissons gazeuses. »
100 nouvelles embauches
Les 130 millions de bouteilles qui sortent chaque année de L’Abeille sont distribuées dans toute la France et la société emploie 125 personnes pour un chiffre d’affaires de 52 millions d’euros en 2017. Le groupe LSDH prévoit un plan d’investissement global de 250 millions d'euros pour ses six usines en France dans les trois ans à venir. Parmi elles, celle de L’Abeille sera entièrement rénovée.
« Il s’agit d’un projet ambitieux d’environ 70 millions d’euros, précise Jean-Claude Olivier. Le permis de construire devrait être déposé cet été. Après un an d’instruction, on peut envisager que les travaux débutent à l’été 2019 avec une livraison en septembre 2020, pour une installation fin 2020. Nous disposons actuellement de 5 lignes d’embouteillage et nous allons dans un premier temps en ajouter une ou deux pour embouteiller du lait récolté localement. L’objectif est d’avoir à terme une usine qui puisse multiplier par deux sa capacité actuelle. »
Avec cette nouvelle usine, L’Abeille, qui a déjà doublé son activité ces dix dernières années en diversifiant ses gammes de produits, va également recruter. Si les embauches seront progressives, ce sont à terme une centaine de nouveaux salariés qui devraient rejoindre l’effectif choletais.
