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La menuiserie Dupré co-construit son avenir
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La menuiserie Dupré co-construit son avenir

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À Chazé-Henry, dans le Segréen, la menuiserie familiale Dupré et ses 40 salariés est depuis quelques années en pleine mutation, avec un management qui se veut de plus en plus participatif. Prochaine étape, l’ouverture du capital à plusieurs salariés pour une succession à la tête de l’entreprise qui devrait intervenir d’ici trois ans.

Outre l'agencement et les menuiseries intérieures, l'entreprise Dupré s'est spécialisée dans la fabrication de coffrages pour la maçonnerie et le gros œuvre.
— Photo : Olivier Hamard JDE

Pour atteindre un chiffre d’affaires qui avoisine 4 millions d’euros en 2019, les 40 salariés de l’entreprise Dupré, à Chazé-Henry, travaillent dans deux domaines distincts, celui de la menuiserie intérieure, du bardage et de l’agencement pour des bâtiments publics qui représente 70 % de son activité, et celui de la fabrication de coffrages bois pour des sociétés de maçonnerie et de gros œuvre. Avec la volonté d’innover : première en France à lancer en 2018 une plateforme de vente en ligne pour ses coffrages destinés aux professionnels, l’entreprise dévoilera prochainement une matrice en polyuréthane qu’elle a conçue, s’intégrant dans le coffrage. Lauréate en 2018 du prix de l’économie circulaire, elle propose aussi à ses clients de récupérer leurs coffrages pour les recycler.

Nouvelle forme de management

Entré en 1996 dans la société de 17 personnes dirigée alors par ses beaux-parents, Hervé Keller en a repris les rênes en 2003 avec sa femme, qui s’est retirée l’an passé de la partie opérationnelle. Aucun de leurs quatre enfants ne souhaitant leur succéder, le dirigeant veut maintenant passer le relais. Une démarche qu’il n’entreprend pas seul, associant depuis plusieurs années déjà les salariés à l’évolution de la structure. « J’ai suivi en 2013 un master en management, gestion de projet et conduite du changement, raconte Hervé Keller. Cela a été un déclic. Avec mon épouse, nous nous sommes alors posé la question de l’organisation de l’entreprise et de son devenir, aboutissant à la conclusion que si elle s’est développée grâce à ses salariés, cet avenir doit se construire avec eux. » Forts de ce constat, les dirigeants ont peu à peu instauré une nouvelle forme de management.

Un plan « Dupré 2024 »

Avec une moyenne d’âge des salariés de 32 ans, Hervé Keller a repensé le fonctionnement de l’entreprise.

« Cette jeune génération attend autre chose qu’une organisation verticale. Nous avons donc mis en place de nouveaux outils, comme un réseau interne de communication pour diffuser les informations. La possibilité est donnée à chacun de s’exprimer sur d’éventuelles difficultés. Dans l’atelier, il y a par exemple un animateur par îlot de travail qui fait le point chaque jour avec l’équipe, informe, motive. » Un conseil d’administration se tient aussi chaque mois, les projets sont désormais co-construits et un comité de coordination se réunit régulièrement. Un plan « Dupré 2024 » a été écrit par une équipe de 18 salariés, sans intervention de la direction, avec pour objectif de préparer l’entreprise pour les 5 années qui viennent. C’est cette même équipe qui a lancé le rachat d’un bâtiment voisin de l’entreprise pour agrandir les locaux, 1 800 mètres carrés s’ajoutant aux 2 000 dont disposaient les ateliers.

Animé de cet esprit de construire avec les salariés, Hervé Keller, à 52 ans, ouvrira prochainement le capital à plusieurs d’entre eux, qui devraient lui succéder d’ici trois ans. Il nourrit d’autres projets personnels : Alsacien d’origine, lui qui joué à haut niveau dans sa jeunesse au Racing Club de Strasbourg voudrait marier passion du football et expérience de dirigeant, en intégrant un club de football professionnel comme manager.

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