Filiale du groupe sarthois EJ (500 salariés, 102 M€ de CA), l’entreprise de BTP Sadrin Rapin est passée d’un chiffre d’affaires de 37 millions d’euros en 2017 à 51 millions d’euros en 2021. Cette croissance devrait se poursuivre dans les prochains mois pour cette entité de 160 salariés. "On espère atteindre 60 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, soit une croissance annuelle de 20%", confie Christophe Maurier, le directeur général.
Ayant son siège social au Mans, l’entreprise réalise le gros œuvre pour l’industrie, le secteur pétrolier ou pour des parcs d’attractions. Elle a ainsi été à la baguette pour élever les bâtiments de Claas (Eure-et-Loir) ou Carl Zeiss (Charente-Maritime). Sadrin Rapin a aussi monté la briqueterie Wienerberger à Durtal (Maine-et-Loire) et installe les bases bétonnées des poteaux du tramway d’Angers. "Notre socle reste l’industrie, mais nous sommes actifs sur de nouveaux secteurs, en particulier la pharmacie et les data centers", indique Christophe Maurier. Entrée dans la palette de Sadrin Rapin en 2019, l’édification de data centers s’accélère depuis. "Elle va représenter 15 % de l’activité en 2022".
Plus de 200 sous-traitants
La croissance de Sadrin Rapin s’explique aussi par "une appétence pour des projets de plus grande envergure. Grâce à nos recrutements, notamment pour l’encadrement, nous avons une capacité à intervenir sur des chantiers de plus grande taille". Le groupe EJ recrute en permanence : 70 personnes en 2021, dont 17 chez Sadrin Rapin. "Chez nous, au moins 15 postes sont ouverts actuellement, du conducteur de travaux au compagnon", témoigne Christophe Maurier. Comme souvent, le plus dur reste de trouver assez de candidats.
La croissance de l’entreprise dépendra de sa capacité à recruter les talents recherchés. Elle dépendra aussi de "notre capacité à trouver des fournisseurs et des partenaires sous-traitants pour nous accompagner dans notre développement". L’entreprise travaille avec plus de 200 sous-traitants. De la base mancelle partent chaque semaine les équipes œuvrant sur 40 chantiers ouverts dans la France entière.
Ces activités se déploient depuis les nouveaux locaux manceaux, siège du groupe EJ, qu’elle occupe depuis juillet 2020. Elle partage les lieux avec une autre filiale d’EJ : Préfa Béton 72 (1,7 M€ de CA, 12 personnes). Le groupe créé et présidé par Eric Jouvet a réhabilité l’ancien site Altia pour en faire 2 500 m2 de bureaux, et 12 500 m2 d’ateliers sur 4,5 hectares. Un investissement de 12 millions d’euros.
Le Batimans aussi s’est agrandi à Spay
Chacune des huit filiales d’EJ est active dans un domaine de la construction. Outre Préfa Béton 72 et Sadrin Rapin, on compte Delaboudinière en plomberie et chauffage, DLB Couverture pour la couverture, Divaré pour la démolition, Appiano pour les clôtures, Bâti Propreté pour le nettoyage. Enfin, l’autre pilier du groupe est Le Batimans (38 M€ de CA, 165 personnes). Entreprise historique d’Eric Jouvet, cette société de construction a également bénéficié de travaux sur son site de Spay en 2021 : un nouvel atelier de 1 000 m2 et des aménagements extérieurs sur un hectare. Des bureaux neufs doivent aussi être opérationnels pour la fin 2022.
Par ailleurs, la SAS EJ démarre une nouvelle activité : la promotion. Cette activité est menée en association avec un promoteur. Les premiers travaux sont attendus à partir de septembre prochain au Parc Prémartine au Mans.
Transmission en préparation
À plus long terme, Eric Jouvet prépare déjà sa succession d’ici une douzaine d’années. Il fait entrer, ou va le faire, chacun des directeurs de ses filiales au capital de l’entité qu’il dirige. Après avoir racheté ces entreprises familiales sarthoises, le PDG ambitionne de leur redonner une indépendance, la condition selon lui, "d’une meilleure pérennité et du bien-être des salariés".