Les professionnels des travaux publics étaient parvenus, fin 2018, à convaincre le gouvernement de conserver le gazole non routier (GNR). Ils craignent aujourd’hui que celui-ci ne fasse passer sa disparition dans la loi de finances 2020 : le texte prévoit en effet de supprimer d’ici à trois ans le taux réduit de la Ticpe, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.
« Une charge supplémentaire de 10 % »
Si cette mesure était appliquée, les entreprises de travaux publics devraient donc utiliser un gazole identique à celui des voitures. Ce que déplore, dans un communiqué, la CNATP, chambre nationale de l’artisanat des travaux publics et du paysage, qui représente 35 250 entreprises de travaux publics en France, dont 96 % ont moins de 20 salariés, soient 56 500 au total, « Malgré 12 mois d’échanges, d’informations, de rencontres avec les parlementaires (députés et sénateurs), de réunions de travail avec Matignon,, les mesures d’accompagnement et de compensation proposées par l’Etat soulignent l’indifférence apportée à notre secteur d’activité et nos spécificités. (...) Cette suppression représenterait une charge supplémentaire de 10 % sur le chiffre d’affaires des entreprises. »
La FRTP, fédération régionale des travaux publics, qui représente environ 1 000 entreprises pour 17 000 salariés dans la région, redoute aussi cette mesure. « Nos entreprises sont inquiètes, car elles savent que cela va peser sur leur trésorerie, précise Eva Grignon, secrétaire générale de la FRTP. Notre fédération nationale continue de négocier en haut lieu. Localement, nous essayons de convaincre les élus des collectivités et de voir comment nous allons continuer de nous adapter à leurs besoins. »
De son côté, la CNATP a décidé de se faire entendre, en invitant ses adhérents à manifester, comme c’est le cas dans plusieurs villes de France et ce jeudi à Nantes. La FRTP, quant à elle, n’a lancé aucun appel à la mobilisation.