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La création d'une usine d'Atos à Angers sera décidée fin 2021
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La création d'une usine d'Atos à Angers sera décidée fin 2021

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Le géant informatique français Atos envisage de construire une nouvelle usine high-tech pour booster sa production de supercalculateurs et serveurs informatiques à Angers. Un projet à plus de 50 millions d’euros, qui pourrait générer la création d’une centaine d’emplois supplémentaires.

L’usine Atos d’Angers (250 salariés) assemble des serveurs informatiques. Mais aussi des supercalculateurs, dont certains sont capables de réaliser des centaines de millions de milliards d’opérations à la seconde — Photo : Florent Godard

La réindustrialisation de l’ancienne usine Bull pourrait s’accélérer. Déjà installé sur le site, le géant informatique français Atos (11,2 Md€ de CA, 110 000 salariés) envisage d’y créer une nouvelle usine high-tech, dédiée à la production de serveurs et supercalculateurs. "Sous réserve de la finalisation du projet, celui-ci représenterait un investissement total de 50 à 60 millions d’euros", dixit la communication du groupe.

Un potentiel de 100 créations d’emplois

Cela déboucherait aussi sur "la création d’une centaine d’emplois hautement qualifiés", renforçant ainsi l’équipe de 210 salariés qui produit actuellement 5 000 serveurs de calcul par an. Des annonces au conditionnel. "Car la décision de bâtir une usine à Angers ou ailleurs interviendra au dernier trimestre 2021", explique Vincent Sarracanie, directeur du site angevin.

Jusqu’à 50 000 m2 de bâtiments

Que sait-on du projet aujourd’hui ? D’abord, il s’agit d’étendre l’usine "d’environ 30 000 m2 aujourd’hui à 40 000 ou 50 000 m2 de bâtiments au sol, en doublant la superficie totale du site de 4 à 8 hectares", quantifie Vincent Sarracanie. Tout cela au cœur de l’ancien pôle industriel de Bull, qui s’étend sur 20 ha et où 3 500 salariés fabriquaient des ordinateurs dans les années 1980 avant que l’activité ne périclite.

Plusieurs scénarios sont désormais sur la table. L’hypothèse la plus probable étant une reconstruction complète des ateliers existants et futurs. Atos devra alors résoudre un casse-tête chinois pour continuer à produire pendant le chantier, en déplaçant les ateliers au fil des travaux. Côté calendrier "la livraison des premiers bâtiments interviendrait d’ici 2025, pour une fin de chantier en 2027", estime Vincent Sarracanie.

Vincent Sarracanie, directeur de site Atos d’Angers, dans l’usine de supercalculateurs. Les plus performantes de ces machines contiennent plusieurs centaines de serveurs, hébergés dans des armoires équipées d’un système de refroidissement liquide — Photo : Florent Godard

L’occasion au passage de moderniser les process. L’ajout de cobots et d’un magasin automatisé fait par exemple partie des réflexions. Autre enjeu : la réduction de l’impact écologique, sachant que le groupe vise le "zéro émission" de carbone d’ici 2028. "On veut dépasser les stratégies de compensation carbone, qui restent dans une logique de pollueur-payeur. L’ambition du groupe c’est désormais de ne plus polluer", annonce Vincent Sarracanie. Les pistes envisagées ? Se fournir en électricité produite à partir d’énergie renouvelable ou d’hydrogène vert, par exemple. Atos projette aussi de réinjecter la chaleur de ses serveurs informatiques dans le réseau de chauffage du quartier.

Pourquoi investir à Angers ? Le site fabrique actuellement des serveurs d’entreprise mais aussi des supercalculateurs, ces superordinateurs dont la puissance croissante les rend désormais capables (pour certains) de réaliser "des centaines de millions de milliards d’opérations à la seconde". Qu’il s’agisse d’effectuer des prévisions météo, de modéliser des crashs tests automobiles ou encore de simuler des essais nucléaires. Atos livre aussi bien Météo France, le commissariat à l’énergie atomique ou des universités européennes. Or, la demande s’intensifie à l’échelle mondiale, " À Angers, la production de supercalculateurs a doublé en 4 ans " souligne Vincent Sarracanie.

Enfin, la future usine aiderait à développer davantage des outils high-tech complémentaires, qu’Atos fournit déjà, notamment son matériel destiné au chiffrement de données pour renforcer la cybersécurité. Le site angevin mise en outre sur les serveurs dotés d’applications spécifiques pour l’intelligence artificielle ou le big data. Une gamme made in Angers qui a notamment séduit Google.

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