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La chaussure connectée de Parade franchit le pas de la commercialisation
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La chaussure connectée de Parade franchit le pas de la commercialisation

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Prévu en mars dernier, le lancement de Parade Connect, la chaussure connectée de l’entreprise angevine Parade, une filiale d’Éram, a été retardé de quelques mois pour cause de crise sanitaire. Commercialisée pour l’instant sur internet, cette paire de chaussure qui permet de détecter les chutes, va faire son entrée dans plus de 700 magasins.

Parade possède un site de production d'une soixantaine de personnes à Jarzé et a développé une chaussure de sécurité connectée — Photo : Olivier Hamard JDE

Commercialisée en ligne cet été, la chaussure connectée de la société Parade va rejoindre bientôt les catalogues et les rayons des spécialistes des équipements de protection individuels. La filiale du groupe angevin Éram, spécialisée dans la conception et la fabrication de chaussures et de vêtements professionnels, franchit un nouveau pas avec sa chaussure connectée. Destinée à prévenir les chutes et s’adressant en priorité à des travailleurs isolés, elle se positionne sur un marché naissant. Avec de solides arguments. « Il existait jusqu’à présent des systèmes de détection des chutes installés dans des chaussures, indique Franck Chérel, le directeur général de Parade. Mais ils ne les détectent que pour 30 à 50 %. Avec notre produit, nous arrivons à 84 % de détection. »

Un potentiel d’un million et demi de travailleurs isolés

L’entreprise angevine de 110 collaborateurs a déjà signé la commercialisation de ses chaussures connectées avec une dizaine de distributeurs, qui sont actuellement formés au produit : « Il convient d’expliquer comment cela fonctionne pour qu’ils puissent informer leurs clients, ajoute Franck Chérel. Nous les informons en effet sur les règles informatiques, en particulier liées au RGPD, le règlement général sur la protection des données. » En effet, la chaussure développée par Parade dispose d’un boîtier électronique intégré dans son talon repérant les mouvements du pied. Connecté à une application dédiée, il permet de géolocaliser le porteur et d’alerter les services de secours. Testé dans de nombreux scénarios, le dispositif a été évalué dans plus de 220 cas de chutes. Et ces cas éventuels sont nombreux, dans le cadre professionnel : on estime à 1,5 million le nombre de travailleur isolé en France et une chute grave, troisième cause des accidents du travail, se produirait toutes les 7 minutes. « Dans les premiers clients que nous avons identifiés, précise Franck Chérel, il y a entre autres les sociétés de surveillance, où le personnel travaille parfois seul et de nuit, le milieu agricole et le secteur du bâtiment, mais plus particulièrement les gens qui sont amenés à travailler sur des sites déserts, comme les métreurs ou les conducteurs de travaux. Nous avons eu aussi beaucoup de marques d’intérêts manifestés par des artisans. Il y a également beaucoup d’autres métiers où cette chaussure peut prévenir des chutes et nous visons dans un premier temps une dizaine de milliers de porteurs. »

700 magasins en 2021

Déclinée en 8 modèles, la Parade Connect sera présente dans environ 600 à 700 magasins en France au début de l’année prochaine. « Le lancement dans un premier temps sur notre sur internet nous permet aussi de bien maîtriser tous les paramètres, ajoute Franck Chérel. Certaines entreprises les ont mises en test auprès de leurs collaborateurs, mais nous ne sommes plus dans des tests concernant la technologie qui est totalement au point. Il s’agit plus d’évaluer ce que le service apporte au client, le confort ou encore l’acceptabilité de la part du porteur. ». Après cette première version, Parade veut conserver un temps d’avance sur ce marché. L’entreprise envisage déjà une seconde version pour 2022, avec d’autres usages. Elle travaille aussi sur d’autres produits connectés, en particulier dans le domaine du vêtement professionnel.


Relocalisation et nouvelles perspectives

La crise sanitaire ouvre de nouvelles perspectives à Parade. Employant une soixantaine de salariés à Jarzé (Maine-et-Loire), l’usine de production de la filiale d’Eram pourrait bénéficier de l’effet Made in France. Outre les chaussures de sécurité Parade qui y sont assemblées, le site travaille également pour des clients français à la fabrication de chaussures grand public, qui représente un tiers de son activité.

Or, plusieurs marques hexagonales souhaitent aujourd’hui relocaliser une partie de leur production. Trois d’entre elles ont d’ores et déjà passé commande à Parade : une première fabrication sera lancée en décembre, la seconde en février 2021 et la troisième au printemps prochain. Si la tendance au Made in France se confirme, l’entreprise est en capacité d’y répondre : elle a su conserver un savoir-faire présent sur le site depuis une cinquantaine d’années et investit tous les ans entre 500 000 et 1 million d’euros dans son outil de production, et a fortement augmenté ses capacités ces dernières années.

Ces nouveaux marchés devraient permettre à l’entreprise de renouer avec la croissance. Parade devrait terminer l’année 2020 autour de 21 millions d’euros de chiffre d’affaires au lieu des plus de 23 millions d’euros atteints l’an passé. Une baisse d’environ 15 %, due évidemment à la crise sanitaire.

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